Première étude multicentrique française de l’efficacité et de la toxicité du dabrafénib en vie réelle dans le mélanome avancé muté BRAF V600 : analyse de la cohorte MelBase - 27/11/15
et
MelBase, GMFMEL, GCC
Résumé |
Introduction |
Le dabrafénib (D) est un inhibiteur sélectif de BRAF disponible en France dans le mélanome avancé BRAF muté depuis août 2013. Nous avons souhaité obtenir des données sur l’utilisation de cette molécule, son efficacité et sa tolérance en conditions de vie réelle en France.
Matériel et méthodes |
MelBase, base de données clinico-biologique labellisée INCA (25 centres), est dédiée au suivi prospectif des patients avec mélanome de stade III inopérable ou IV naïfs de tout traitement systémique non adjuvant. Depuis mars 2013, 563 patients ont été inclus. En date du 13/04/2015, les données des 61 patients traités par D en AMM (hors essai clinique) ont été extraites et rapportées.
Résultats |
La population d’étude comporte 27 patients en 1re ligne et 34 patients en 2e ligne ou plus. Les caractéristiques démographiques sont : âge moyen 58ans ; 76 % ECOG 0–1, 93 % stade IV, 77 % M1c, 33 % avec un taux élevé de LDH et 36 % avec métastases cérébrales. La médiane de survie (SG) sous D est de 9,7 mois (IC95 % : 6,4–NA). La survie sans progression (PFS) est de 5 mois en médiane (IC95 % : 3,5–5,8). Le taux de réponse est à 38 % et le taux de contrôle de la maladie de 64 % (50 patients évalués). Trente-cinq (57 %) patients présentent des toxicités imputables (tous grades). Les plus fréquentes (>10 % des patients) sont : syndromes mains-pieds (18 %), arthralgies (15 %) et asthénie (10 %). Neuf patients (15 %) présentent des toxicités de grade 3 (aucun grade 4). Les plus fréquentes (3 %) sont des cancers secondaires reliés (n=2) chez 2 patients (carcinome basocellulaire, carcinome épidermoïde cutané). Trente-huit patients ont arrêté définitivement le D (25 pour progression, 3 pour toxicité). Trois patients ont été hospitalisés durant l’étude (imputable). Aucun décès relié à D n’a été rapporté.
Discussion |
Cette étude est, à notre connaissance, la seule présentant des données de tolérance et d’efficacité en vie réelle du D. Ces données françaises sont importantes du point de vue médical et réglementaire. Bien que la PFS soit comparable à celle de l’essai BREAK3 (D versus Deticène), la SG médiane semble plus faible que celle de l’essai pivot (20 mois). Ceci pourrait être lié au nombre de patients d’ECOG>1 (n=13) et/ou traités par D en 2e ligne ou plus (n=34), au pourcentage élevé de patients M1c ou avec métastases cérébrales. Le profil de tolérance est en accord avec les données publiées et dans l’ensemble très satisfaisant.
Conclusion |
Ces premiers résultats confirment la faisabilité de l’utilisation des données issues de la cohorte MelBase pour une analyse en vie réelle d’un traitement par inhibiteur de BRAF. Plus généralement, l’exploitation de MelBase permettra de mieux étudier cette stratégie thérapeutique et de la replacer dans l’ensemble de la panoplie thérapeutique du mélanome avancé.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Biobanques, Dabrafénib, Mélanome
Plan
Vol 142 - N° 12S
P. S464 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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