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Devenir des patientes ayant présenté un angio-œdème bradykininique sous pilule estrogénique - 27/11/15

Doi : 10.1016/j.annder.2015.10.114 
M. Maciejewski 1, , D. Ponard 2, H. Humeau 1, M.E. Sarre 1, C. Drouet 2, L. Martin 1
1 Dermatologie, CHU d’Angers, France 
2 Laboratoire d’immunologie, CHU de Grenoble, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Des angio-œdemes bradykiniques (AO-BK) associés à un déficit fonctionnel modéré de C1inhibiteur (C1inh) ont été décrits chez des patientes prenant une contraception estrogénique. Le but de ce travail était d’apprécier l’évolution clinique et biologique après l’arrêt de l’exposition aux estrogènes, ainsi que lors d’une nouvelle exposition aux œstrogènes exogènes ou endogènes.

Matériel et méthodes

Nous avons étudié rétrospectivement les dossiers clinico-biologiques de femmes avec un diagnostic retenu d’AO-BK attribué à une contraception estrogénique. Les critères d’inclusion étaient : une histoire d’AO indiscutables (œdèmes du visage, ORL, de la paroi abdominale, des organes génitaux externes ou des extrémités), sous exposition aux estrogènes, associés à une baisse du C1inh fonctionnel, avec une normalisation de celui-ci à l’arrêt de l’exposition. Nous avons recueilli à partir d’une fiche standardisée, les informations cliniques et biologiques à l’arrêt du contraceptif, et lors d’une grossesse ou de la reprise d’une contraception estrogénique.

Résultats

Soixante et un dossiers ont été listés ; 32 dossiers répondant aux critères d’inclusion ont été exploités. À l’arrêt du contraceptif, 25/32 (78 %) patientes rapportaient une disparition de leurs AO et 7/32 (22 %) une persistance de leurs AO (médiane de suivi=4±1,9ans [extrêmes=0–9]). Dix des 32 patientes étudiées ont présenté une grossesse après le diagnostic d’AO sous pilule. Cinq sur 10 rapportaient des épisodes d’AO durant la grossesse, dont un AO ORL pour une patiente. Biologiquement, 7/10 ont présenté une nouvelle baisse de C1inh, 2/10 n’ont pas eu de nouveau dosage, et 1/10 n’a pas présenté de nouvelle baisse de C1inh. La reprise d’une contraception estroprogestative concernait 3 patientes (9 %) ; une seule rapportait la persistance des AO. Il n’y avait pas de dosage de C1inh réalisé à cette occasion.

Discussion

Ce travail original montre une persistance des épisodes d’AO chez 22 % des patientes à l’arrêt du contraceptif estroprogestatif. Ceci fait discuter une prédisposition constitutionnelle. Une récidive clinique et biologique survient chez la moitié des femmes lors d’une grossesse. La reprise d’une contraception estrogénique (déconseillée au profit d’une contraception progestative pure) s’est soldée par une rechute clinique chez 1 femme sur 3. Alors que certains auteurs avancent qu’un suivi rapproché n’est pas nécessaire chez les femmes ayant développé une consommation de C1inh sous contraceptif œstrogénique, notre étude incite au contraire à une surveillance clinique et biologique accrue durant la grossesse.

Conclusion

L’évolution clinique des AO est le plus souvent favorable à l’arrêt de l’exposition estrogénique, motivant donc une contre-indication prolongée de ce type de contraceptif. La récidive des poussées d’AO chez la moitié des patientes à l’occasion d’une grossesse incite à encadrer la survenue de cet évènement.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Angio-œdème bradykinique, C1 inhibiteur, Contraception, Estrogènes


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Vol 142 - N° 12S

P. S481 - décembre 2015 Retour au numéro
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