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Infection à VIH, infections sexuellement transmises et complications dermatologiques chez les sujets transgenres consultant en centre hospitalo-universitaire. Résultats préliminaires chez 399 patients - 27/11/15

Doi : 10.1016/j.annder.2015.10.122 
F. Bouscarat 1, , J.-D. Pommier 2, F. Michard 2, W. Tosini 2, M. Tourte 3, E. Bouvet 2, E. Maubec 4, C. Picard-Dahan 3, C. Rioux 2, B. Phung 2, B. Crickx 3, V. Descamps 3, Y. Yazdanpanah 2
1 Dermatologie et CIDDIST, hôpital Bichat, Paris, France 
2 Maladie infectieuses et tropicales, hôpital Bichat, Paris, France 
3 Dermatologie, hôpital Bichat, Paris, France 
4 Dermatologie, hôpital Bichat et CIDDIST, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le sujet transgenre (TG) se définit par une identité sexuelle ressentie en conflit avec son sexe de naissance. Les personnes « trans » (50 000 personnes en France) ont un parcours émaillé de complications liées aux transformations corporelles et un risque élevé d’exposition aux IST/VIH. Nous rapportons les résultats partiels d’études en cours sur les TG dans notre hôpital.

Matériel et méthodes

Les données épidémio-cliniques et paracliniques ont été extraites de la base de données du CDAG-CIDDIST sur 2 périodes : données « historiques » 1999–2002 ; puis travail prospectif sur la même base informatisée depuis janvier 2013 (periode 2013–2014). Extraction complète et analyse statistique sont en cours. Les manifestations cliniques dermatologiques ont été étudiées sur la cohorte TG VIH+ au sein de la cohorte VIH+ de l’hôpital (4500 patients) à partir de questionnaires spécifiques.

Résultats

1999–2002 :156 TG/21150 patients (0,75 %), tous prostitués, Sud Américains (95 %), VIH+ (54 %, n=85 ; CD4=441/microl), 111 (70 %) sous hormonothérapie, 80 (54 %) avaient reçu des injections de silicone (IS), 54 (34 %) portaient des prothèses mammaires et 4 (2,5 %) avait une génitoplastie. Dix-sept avaient des symptômes génitaux, 10 des complications d’injections de silicone, 2 des suppurations sur prothèses mammaires et 2 des génitoplasties compliquées. Les tests syphylitiques était+dans 50 % : 25 recours à traitement (21 latentes tardives et 4 formes récentes). Cinq condylomatoses, 3 gonococcies, 3 chlamydioses, 2 herpes anaux et 3 tuberculoses étaient dépistées.

2013–2014 (10190 patients) : 103 TG (1 %), Sud americains (95 %), 90 prostitués, 16 VIH+(15,5 %), aux ATCD d’IST (34 %), syphilis (25 %) et condylomes (3 %).

Cohorte VIH+ 140 TG VIH+ (/4500 patients suivis), bien contrôlées sous traitement (92 % ; CD4=602, ARNVIH<50 copies) ; âge moyen 38ans (24–63), 96 % de sud américains, ex-prostitués (95 %) ou en exercice (65 %). Trois pour cent de génitoplastie, 96 % de procédures féminisantes : IS (81 %), prothèses mammaires (75 %), rhinoplastie (51 %). 2/3 sous hormonothérapie (76 % d’automédication). Fréquemment compliquées (54 %) les IS pratiquées par des « amies » (71 %) étaient responsables de douleurs, d’inflammation, d’infiltration, d’érysipèles ou pseudo-érysipèles ou d’ulcérations dans 66 %, 56 %, 27 %, 18 % et 16 % des cas.81 % avaient des atcd d’IST : syphilis (51 %), condylomes (23 %) urétrites (7 %). Tuberculose, hépatite B et hépatites C étaient diagnostiquées chez 27, 10 et 4 % des patients.

Conclusion

La population transgenre, souvent stigmatisée, est méconnue du corps médical. Nos résultats confirment que les TG ont toujours un risque élevé de contracter le VIH et d’autres IST. Les complications dermatologiques spécifiques aux TG doivent être connues. Les dermato-vénérologues peuvent être impliqués dans leur prise en charge.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : IST, Silicone, Transgenre, VIH


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Vol 142 - N° 12S

P. S485 - décembre 2015 Retour au numéro
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