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Paracétamol et syndrome de Lyell/syndrome de Stevens-Johnson : analyse de la base nationale de pharmacovigilance - 27/11/15

Doi : 10.1016/j.annder.2015.10.132 
B. Lebrun-Vignes 1, , C. Guy 2, M.-J. Jean-Pastor 3, V. Gras-Champel 4, M. Zénut 5, 6
et

Réseau français de centres régionaux de pharmacovigilance et Groupe FISARD de la SFD

1 Centre régional de pharmacovigilance, groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière–Charles-Foix, AP–HP, Paris, France 
2 Centre régional de pharmacovigilance, CHU Hôpital Nord, Saint-Étienne, France 
3 Centre régional de pharmacovigilance, hôpital Sainte-Marguerite, AP–HM, Marseille, France 
4 Centre régional de pharmacovigilance, CHU, Hôpital Sud, Amiens, France 
5 Centre régional de pharmacovigilance, CHU, Clermont-Ferrand, France 
6 EA 4681, PEPRADE, université d’Auvergne, Clermont-Ferrand, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le syndrome de Stevens-Johnson (SJS) et le syndrome de Lyell ou nécrolyse épidermique toxique (NET) sont des toxidermies bulleuses rares et graves, associées à une mortalité élevée et à des séquelles invalidantes à long terme. Les signes cliniques inauguraux sont peu spécifiques incluant un syndrome grippal ou des signes ORL comme une dysphagie. De nombreux médicaments sont impliqués dans ces tableaux au premier rang desquels l’allopurinol, les anticonvulsivants et les sulfamides antibactériens. Des causes infectieuses sont également rapportées (Mycoplasma pneumoniae, Klebsiella pneumoniae, Coxsackie, EBV). En août 2013, la FDA lançait une alerte concernant le risque de SJS/NET associé au paracétamol avec 91 cas recensés aux États-Unis entre 1969 et 2012. Les études épidémiologiques montrent des résultats discordants et d’interprétation difficile. L’objectif de ce travail était d’analyser les cas de SJS/NET potentiellement liés au paracétamol, enregistrés dans la Base nationale de pharmacovigilance (BNPV).

Matériel et méthodes

Tous les cas de SJS/NET enregistrés dans la BNPV entre janvier 2002 et décembre 2013 pour lesquels le paracétamol était considéré comme suspect ont été extraits puis analysés (diagnostic, date index probable, chronologie des prises médicamenteuses) par un groupe de 5 experts dermatologues et/ou pharmacovigilants séniors. L’imputabilité de chaque molécule a été évaluée à l’aide de l’algorithme ALDEN développé par le réseau RegiSCAR, en utilisant un score de notoriété à 1 (« suspect, sous surveillance ») pour le paracétamol.

Résultats

Après exclusion de 16 cas non validés, 112 cas ont été retenus et analysés (61 femmes, 51 hommes) dont 47 NET, 51 SJS, 14 chevauchements SJS/NET concernant 92 adultes et 20 enfants. Un score ALDEN a été établi pour 574 molécules (moyenne 5,1 molécules/cas). Dans 80 cas, le score ALDEN du paracétamol était inférieur ou égal à celui d’autres molécules. Dans les 32 autres cas, le paracétamol avait le score ALDEN le plus élevé, mais avait une imputabilité « très improbable » ou « improbable » dans 12 cas. Dans les 20 cas avec une imputabilité « possible » (n=14) ou « probable » (n=6), un biais protopathique était fortement suspecté dans 14 cas, une infection à Mycoplasma pneumoniae était trouvée dans 2 cas et une autre cause était discutée dans 4 cas.

Conclusion

Notre analyse des cas de SJS/NET sous paracétamol notifiés au réseau national de pharmacovigilance ne confirme pas l’alerte lancée par la FDA. L’algorithme ALDEN a pu être appliqué aux cas de SJS/NET issus de la pharmacovigilance nationale. Il s’agit d’un outil essentiel pour l’analyse de l’imputabilité, son utilisation nécessitant cependant du temps et des observations de bonne qualité incluant un diagnostic et une chronologie bien documentés.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Nécrolyse épidermique toxique, Pharmacovigilance, Syndrome de Lyell, Paracétamol


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Vol 142 - N° 12S

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