Intérêt de l’administration intermittente des inhibiteurs de BRAF : à propos de 11cas - 27/11/15
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Résumé |
Introduction |
Les thérapies ciblées par inhibiteurs de BRAF ont prouvé leur efficacité. Le risque de maintenir un traitement par inhibiteur de BRAF, alors que la maladie est stabilisée, est d’induire l’émergence de mutants résistants, dans un délai médian de 6mois, rendant par définition ceux-ci inefficaces. L’une des stratégies thérapeutiques consiste en une administration intermittente avec arrêt de l’inhibiteur de BRAF quand la maladie est stabilisée. On peut se demander si cette stratégie permet une épargne des inhibiteurs de BRAF, s’ils sont à nouveau efficaces lors d’une ré-introduction et quelle est la durée avant rechute ? Nous rapportons notre expérience à propos de 11 cas.
Matériel et méthodes |
Il s’agit d’une étude descriptive, rétrospective, monocentrique sur 18mois. Nous avons inclus l’ensemble des patients ayant bénéficié d’une pause thérapeutique d’un inhibiteur de BRAF devant une stabilité prolongée de la maladie.
Résultats |
Le traitement par inhibiteur de BRAF a été suspendu chez 11patients. Il s’agissait de 6 hommes et 5 femmes. La moyenne d’âge était de 50ans. Le traitement consistait en l’administration quotidienne de vémurafénib chez 7patients et de dabrafénib chez 4 patients, en première ligne chez 6 d’entre eux. La durée de traitement par inhibiteur de BRAF avant l’arrêt s’échelonnait de 8 à 117semaines. Le délai moyen entre l’arrêt de traitement, alors que la maladie était stabilisée, et la rechute était de 9semaines (de 2 à >21semaines). La rechute se faisait presque toujours en territoire précédemment atteint, mais aussi fréquemment en cérébral. Près de 65 % présentait une rechute avant 3 mois et 35 % une durée de vie avant rechute en l’absence de traitement supérieure à 3mois. Le patient no 1 bénéficiait d’une ré-introduction d’inhibiteur BRAF de manière efficace à 4reprises et le no 8 à 3 reprises. Il est notable que le patient no 4 est toujours en rémission après 21 semaines sans traitement.
Discussion |
La durée de vie avant rechute en l’absence de traitement était très variable. La durée d’imprégnation par inhibiteur de BRAF avant la pause thérapeutique ne semblait pas prédictive de la durée avant rechute. Beaucoup de patients présentaient une récidive de localisation cérébrale sans que nous ne l’expliquions. Chez la totalité des malades chez qui l’inhibiteur de BRAF était réintroduit, celui-ci était efficace de manière prolongée. Le délai médian d’émergence de mutants résistants semblait allongé car la totalité des malades avait une durée totale de traitement par inhibiteur de BRAF supérieure à 6 mois.
Conclusion |
D’après notre expérience l’administration intermittente d’inhibiteur de BRAF permettrait une épargne thérapeutique en luttant contre l’émergence de mutants résistants. Ceux-ci semblent de nouveau efficaces lors de leur ré-introduction. Leur durée d’efficacité semble prolongée, de même que la survie des patients. Cependant une surveillance rapprochée est nécessaire devant le risque de récidive précoce.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : BRAF, Mélanome, Survie sans progression
Plan
Vol 142 - N° 12S
P. S501-S502 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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