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Un cas de maladie sérique attribuée à un aéro-allergène - 27/11/15

Doi : 10.1016/j.annder.2015.10.173 
M.-E. Sarre 1, , M. Drouet 2, Y. Le Corre 1, L. Martin 1
1 Dermatologie, CHU d’Angers, France 
2 Allergologie, CHU d’Angers, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La maladie sérique est une réaction d’hypersensibilité (HS) de type III, liée à la production d’anticorps anti-antigènes exogènes avec dépôts de complexes immuns dans les tissus. Elle se caractérise par de la fièvre, des douleurs articulaires, un rash cutané fugace, une protéinurie et une consommation du complément. Le diagnostic de maladie sérique repose sur un faisceau d’arguments et, en l’absence de tests diagnostiques, reste un diagnostic d’élimination. Nous rapportons le cas d’un patient ayant présenté plusieurs épisodes anaphylactiques atypiques chez lequel le diagnostic de maladie sérique à un aéro-allergène a été retenu.

Observations

Monsieur M., 40ans, viticulteur, n’avait pas d’antécédent médical. À partir de mars 2014, il présentait des épisodes d’urticaire généralisée pouvant se compliquer, après plusieurs heures d’évolution, de choc anaphylactique. Ces manifestations étaient associées à une hyperthermie, des douleurs articulaires, des œdèmes digestifs (objectivés en imagerie) avec des douleurs abdominales. Les épisodes survenaient après l’utilisation de produit désherbant. Sur le plan biologique, le patient présentait une consommation du complément (C4=15mg/dL), et une augmentation significative de la tryptase (23μg/L), résolutives après les poussées. Le reste du bilan biologique était dans la limite de la normale (NFS, VS, CRP, EPP, IEP, LDH, bêta 2 microglobuline, C1inhibiteur, protéinurie, ferritine, ferritine glycosylée, hémocultures, ECBU, sérologies VIH, VHC et VHB, dosage des immunoglobulines, cryoglobuline, anticorps anti-TPO, TSH, IgE totales). Le PET scan FDG éliminait une lymphoprolifération ; les biopsies cutanée et ostéomédullaire ne retrouvaient pas d’argument en faveur d’une mastocytose. Quatre jours après la pose de patch-tests avec un herbicide (N-Phosphonométhyl glycine glyphosate) le patient développait une réaction syndromique identique aux manifestations spontanées. La positivité du test était reproduite une seconde fois ; dans les deux cas la lecture à 48h était négative.

Discussion

Nous avons retenu le diagnostic de maladie sérique sur la clinique et sur le mécanisme immuno-allergique supposé, après élimination de diagnostics différentiels. La particularité de cette observation réside dans le diagnostic d’HS semi-retardée à un aéro-allergène, un herbicide. La maladie sérique est une réaction d’HS habituellement consécutive à l’injection de sérum ou plus rarement à la prise d’antibiotiques, d’anti-inflammatoires, de barbituriques ou d’hormones (insuline). Dans la littérature, nous n’avons pas retrouvé de cas d’HS semi-retardée à un aéro-allergène. Nous émettons l’hypothèse qu’une exposition répétée et en quantité importante pourrait être à l’origine d’une sensibilisation.

Conclusion

Une HS du type III doit être évoquée lors des réactions graves de chronologie non compatible avec une HS immédiate ou retardée, en l’absence d’arguments clinico-biologiques orientant vers une autre cause.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Aéro-allergène, Anaphylaxie, Herbicide, Maladie sérique, Urticaire


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Vol 142 - N° 12S

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