DRESS précoce à un produit de contraste iodé - 27/11/15
Résumé |
Introduction |
L’injection intraveineuse de produit de contraste peut se manifester par des réactions dont les symptômes sont similaires à celles des réactions allergiques. Ces réactions peuvent être immédiates ou retardées. Par définition, les réactions tardives se manifestent 1h après l’injection. Le plus souvent il s’agit de réactions cutanées peu importantes.
Observation |
Un patient de 55ans bénéficiait d’un scanner avec injection d’Optiject 350®. Deux jours après, apparaissaient des plaques érythémateuses, granuleuses et prurigineuses au niveau dorsal. L’éruption s’étendait ensuite aux cuisses avec sensation de brûlure et évoluait vers un érythrodermie fébrile. On notait un purpura du voile du palais. Au cours de l’hospitalisation, apparaissaient un purpura bilatéral et symétrique des deux membres inférieurs ainsi que des adénopathies centimétriques inguinales et axillaires bilatérales. L’éruption évoluait secondairement en plusieurs semaines vers la desquamation. Le bilan biologique trouvait une hyperleucocytose comprenant 8230 polynucléaires neutrophiles/mm3 et 2550 éosinophiles/mm3. On notait une insuffisance rénale aiguë avec clairance de la créatinine à 29mL/min. Le bilan hépatique retrouvait une cytolyse hépatique avec des ALAT à 1,3 fois la normale. Sur le plan virologique, il n’y avait pas de réactivation virale. Conformément aux critères RegiSCAR, le diagnostic de DRESS était posé avec un score de 6. L’évolution clinique et biologique était favorable en quelques jours. Lors du bilan allergologique réalisé au décours de cette toxidermie, les prick-tests étaient positifs en retardé pour l’Optiject®, l’Iopamiron® et l’Iomeron®. On concluait donc à un DRESS à l’Optiject®.
Discussion |
Réaction médicamenteuse sévère, le drug rash with eosinophilia and systemic symptoms (DRESS) a une étiopathogénie qui reste encore mal élucidée. Les principaux médicaments en cause sont les anticonvulsivants et l’allopurinol. Il a été récemment mis en évidence l’implication de certains virus (HHV6, EBV, CMV) dans le développement de cette réaction. Dans la littérature, jusqu’à présent, un seul cas de DRESS imputable aux produits de contraste iodés a été décrit. Il est intéressant de constater que les premiers symptômes étaient également très précoces, à savoir quelques heures après l’injection du produit de contraste iodé. Ceci est inhabituel dans le DRESS, dont le délai d’apparition est de 2 à 8 semaines après la prise médicamenteuse.
Conclusion |
Nous rapportons un cas exceptionnel de DRESS induit par les produits de contraste iodés. Ce cas souligne l’importance de la connaissance par les radiologues et les dermatologues du risque éventuel de survenue de DRESS au décours d’une injection de produit de contraste iodé. Il convient de notifier à la pharmacovigilance ces rares cas afin de participer à une meilleure connaissance de cette pathologie iatrogène grave.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : DRESS, Iatrogénie, Produit de contraste iodé, Toxidermie sévère
Plan
Vol 142 - N° 12S
P. S507 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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