Réaction systémique à des piqûres de punaises de lit - 27/11/15
Résumé |
Introduction |
Les piqûres de punaises de lit, principalement dues à l’espèce Cimex lectularius, connaissent une recrudescence mondiale et sont un motif de consultation fréquent. Elles réalisent des tableaux anatomocliniques variés et parfois trompeurs. Des manifestations systémiques ont été exceptionnellement décrites. Nous en rapportons un cas.
Observation |
Un homme de 67ans était vu pour des lésions érythémato-papuleuses apparues depuis une semaine sur les fesses et les membres, avec une sensation de malaise général. L’examen général était sans particularité. Un diagnostic de piqûres de punaises était porté sur l’aspect clinique et les circonstances d’apparition (déménagement de mobilier ancien). Le patient reconsultait à j3 en raison d’une asthénie, d’un état subfébrile, d’œdèmes inflammatoires symétriques douloureux et fixes des extrémités prédominant aux poignets, avec arthralgies inflammatoires des mains et des poignets sans réelle arthrite. Il rapportait par ailleurs une conjonctivite et une gêne pharyngée au début de l’éruption, spontanément résolutives en 48h. À l’examen clinique, on notait une évolution bulleuse et purpurique des lésions. Le bilan montrait une hyperéosinophilie à 1770/mm3, une CRP à 32, l’absence d’anticorps antinucléaires, ANCA et facteur rhumatoïde, un complément CH50, C3 et C4 normal, une électrophorèse des protides normale, un bilan infectieux négatif avec des sérologies VIH, VHB, VHC, TPHA-VDRL et CMV, une sérologie EBV positive en IgM et IgG avec une PCR EBV négative. Sous antihistaminique et dermocorticoïde, le patient était revu à j9 avec une disparition des symptômes systémiques et une normalisation du syndrome inflammatoire et de l’éosinophilie. Il avait entre-temps trouvé dans son lit un insecte authentifié comme une punaise de lit. L’histologie cutanée montrait un épiderme hyperplasique siège d’une intense spongiose sans kératinocyte nécrotique et un infiltrat inflammatoire mononucléé de densité moyenne associé à de très nombreux éosinophiles dans le derme et la jonction dermo-hypodermique, sans vascularite ; l’IFD était négative.
Discussion |
Des éruptions bulleuses sévères et des réactions anaphylactiques IgE-médiées ont déjà été rapportées à des piqûres de punaises de lit. Cependant, des réactions systémiques associant hyperéosinophilie, polyarthralgies et fièvre ne sont pas décrites à notre connaissance. Une étude récente a montré la constitution de lésions histologiques de vascularite destructrice et nécrosante, riche en éosinophiles, aux sites des piqûres. Un autre auteur a rapporté une réaction bulleuse généralisée fébrile avec asthénie due à des piqûres répétées. Chez notre patient, les réactions locales et systémiques semblent avoir surtout été médiées par les éosinophiles, sans image de vascularite sur le prélèvement effectué.
Conclusion |
Les piqûres de punaises de lit peuvent engendrer un tableau de maladie inflammatoire systémique avec hyperéosinophilie.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Maladie systémique, Punaises de lit, Vascularite, Bulles, Éosinophilie
Plan
Vol 142 - N° 12S
P. S509 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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