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Risque diminué de carcinomes cutanés au cours de la drépanocytose ? - 27/11/15

Doi : 10.1016/j.annder.2015.10.210 
B. Soutou 1, , P. Senet 2, F. Lionnet 3, A. Habibi 4, S. Aractingi 5
1 Dermatologie, université Saint-Joseph, Beyrouth, Liban 
2 Dermatologie, hôpital Tenon, Paris, France 
3 Service de référence de la drépanocytose, hôpital Tenon, Paris, France 
4 Unité des maladies génétiques du globule rouge, médecine interne, hôpital Henri-Mondor, Créteil, France 
5 Dermatologie, hôpital Cochin Tarnier, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les malades ayant une drépanocytose ont deux circonstances de sur-risque de carcinomes cutanés. Il s’agit d’abord des ulcères, ce d’autant que la drépanocytose est responsable des pertes de substance dont la durée est la plus élevée, avec une moyenne de 1,5ans et une limite supérieure de 25ans dans deux séries récentes. Il existe en outre, chez un certain nombre de malades ayant une drépanocytose, une prescription d’hydroxyurée au long cours, molécule responsable de carcinogenèse cutanée. Nous nous sommes donc posé la question du risque de cancers cutanés (CC) survenant sur les ulcères prolongés ou de CC induits par l’hydroxyurée (HU).

Patients et méthodes

Il s’agit d’une analyse de cohorte transversale et descriptive. La population a compris tous les patients suivis pour drépanocytose dans deux centres de référence parisiens, Tenon et Henri-Mondor. Ont été inclus les patients ayant un ulcère cutané évoluant depuis plus de 2ans. Tous ont été examinés par un dermatologue à la recherche d’une suspicion de transformation maligne ; en cas de doute une biopsie était réalisée. Ont été inclus également les patients traités avec HU pour au moins 2ans. Leur nombre étant élevé et le risque d’omettre une lésion tumorale faible, une revue du seul dossier médical a été faite à la recherche de CC ou de kératose actinique.

Résultats

Vingt-neuf patients avec 53 ulcères ont été examinés. La moyenne d’âge était de 35±8,4ans. Tous étaient de phototype VI. Les ulcères se situaient aux jambes et aux pieds. Leur durée moyenne d’évolution était de 9,2±7ans. Aucune zone suspecte de CC n’a été identifiée ; aucune biopsie n’a donc été faite. En outre, les dossiers de 187 patients drépanocytaires traités par HU ont été revus. La moyenne d’âge était de 31,3±9,9ans. Quatre-vingt-douze pour cent étaient de phototype VI. La durée moyenne du traitement avec HU était de 6±3,2ans. Aucun cas de CC ni de kératose actinique n’a été rapporté.

Discussion

Le risque de carcinome sur ulcère prolongé ou sous HU est nul dans nos séries. De même, aucune publication jusqu’à présent ne rapporte cette complication. Pourtant, des ulcères de jambe prolongés peuvent, quelle que soit la cause, se transformer en CC avec une prévalence pouvant atteindre 10 %. De même, la prévalence des CC et des kératoses actiniques chez les patients ayant un syndrome myéloprolifératif traité avec HU atteint dans certaines séries 31 % et 11 % respectivement. L’absence de cancer observée dans notre étude peut faire discuter deux causes : soit une vraie réduction/résistance au risque carcinologique chez ces malades, soit un biais lié :

– à l’âge, jeune dans la drépanocytose et élevé dans les ulcères vasculaires et les syndromes myéloprolifératifs ;

– au phototype, VI dans la drépanocytose.

Conclusion

Certains facteurs carcinogènes cutanés, tels l’HU ou un ulcère chronique, n’auraient pas les mêmes effets dans la drépanocytose.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Carcinome cutané, Drépanocytose, Hydroxyurée, Ulcères de jambe


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Vol 142 - N° 12S

P. S520 - décembre 2015 Retour au numéro
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