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Carcinomes épidermoïdes après traitement par photothérapie dynamique de maladies de Bowen cutanées : étude rétrospective de 105 patients - 27/11/15

Doi : 10.1016/j.annder.2015.10.216 
C. Ratour-Bigot 1, , M. Chemidling 1, C. Montlahuc 2, G. Abirached 1, N. Madjlessi 1, C. Bullier 1, M. Battistella 3, M. Bagot 1, C. Lebbe 1, N. Basset-Seguin 1
1 Dermatologie, hôpital Saint-Louis, Paris, France 
2 Biostatistique et information médicale, hôpital Saint-Louis, Paris, France 
3 Anatomie et cytologie pathologique, hôpital Saint-Louis, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La photothérapie dynamique (PDT) est largement utilisée depuis 2007 dans le traitement des maladies de Bowen (MB) cutanées offrant une alternative à la chirurgie. La PDT est considérée sans danger bien que son risque carcinogène n’ait jamais été étudié. La revue de la littérature fait pourtant état de plusieurs cas de carcinomes épidermoïdes (CE) après PDT. Nous avons étudié la survenue de CE sur une série de 105 patients atteints de MB traitée(s) par PDT.

Patients et méthodes

Étude rétrospective monocentrique de 105 patients traités entre 2007 et 2013 par PDT pour des MB cutanées correspondant à 151 zones différentes de MB traitées. L’agent photosensibilisant était le methyl ester d’acide alpha aminolevulinique (Metvixia®).

Résultats

La médiane d’âge des 41 hommes et 64 femmes étudiée était de 75ans [min–max : 37–95]. Parmi eux, 37 (37 %) avaient un antécédent de CE, 25 (24 %) étaient immunodéprimés (ID). Les ID avaient davantage d’antécédents de CE (p=0,004) et de zones traitées par PDT (p=0,007) que les non ID. Seize des 105 patients ont développé au moins un CE post-PDT, parmi lesquels le délai médian d’apparition du 1er CE depuis la date de la première PDT était de 6 mois. Par ailleurs, des CE hors zone de PDT ont aussi été observés chez 16 patients, parmi lesquels le délai d’apparition du1er CE hors zone de PDT était de 10,3 mois. Pour chaque zone traitée, la probabilité de survenue à 1 an d’au moins un CE post-PDT était estimée à 11,1 %. En analyse univariée, le nombre de MB traitées sur une même zone était associé à un sur-risque de développer au moins un CE dans une zone traitée par PDT.

Discussion

Cette étude soulève pour la première fois l’imputabilité de la PDT dans la survenue de CE chez des patients atteints de MB traitées par PDT. Cette imputabilité nous paraît possible pour les CE qui se développent sur zone de PDT, ce qui était observé pour 16 patients. La PDT pourrait impacter négativement sur la réponse antitumorale locale ; cependant on ne peut exclure que la MB n’était pas déjà focalement invasive avant la PDT. Il pourrait aussi s’agir du simple reflet du terrain à risque de développer des CE de ces patients (ID, antécédent de CE). Ce risque est illustré par la survenue de CE hors zones de PDT chez 16 patients. On observe un pourcentage de transformation de MB en CE qui semblerait plus élevé après la PDT (11,1 % à un an) que ceux classiquement rapportés dans la littérature (3 à 5 %). La PDT reste un excellent traitement de la MB mais son utilisation sur des terrains à risques (ID) doit donc inviter à une vigilance sur le devenir des lésions traitées.

Conclusion

L’effet carcinogène de la PDT reste peu décrit à ce jour et des études prospectives doivent être conduites sur de plus larges cohortes comparatives (PDT versus non PDT) pour étudier l’incidence des CE après traitement de MB par PDT et pour explorer l’association entre PDT et CE.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Carcinome épidermoïde, Maladie de Bowen cutanée, Photothérapie dynamique


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Vol 142 - N° 12S

P. S523 - décembre 2015 Retour au numéro
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