Retour d’expérience sur l’utilisation du vismodegib au CHU de Bordeaux - 27/11/15
Résumé |
Introduction |
Le vismodegib est le premier inhibiteur de la voie hedgehog indiqué dans la prise en charge du carcinome basocellulaire (CBC) localement avancé ou métastatique pour lesquels la chirurgie et la radiothérapie ne sont pas appropriées. Les résultats des essais cliniques de phase II montrent une efficacité modérée associée à une tolérance moyenne. Nous avons réalisé une étude post-AMM pour évaluer l’efficacité et la tolérance du vismodegib dans des conditions réelles d’utilisation.
Patients et méthodes |
Quinze patients traités par vismodegib depuis plus d’un mois ont été inclus : 13 pour la prise en charge de CBC localement avancés et 2 pour des carcinomes annexiels pour lesquels la chirurgie et la radiothérapie n’étaient pas possibles. L’efficacité et la tolérance du traitement ont été évaluées tous les mois à chaque consultation. Les réponses cliniques ont été classées en 4 catégories : réponse complète, réponse partielle, réponse stable et progression.
Résultats |
Une réponse complète a été obtenue chez 2 patients après 3 et 6 mois de traitement ; 11 patients ont obtenu une réponse partielle après une durée médiane de traitement de 4,5 mois ; un patient est resté cliniquement stable après 3 mois de traitement arrêté en raison des effets indésirables (EI) et le dernier patient a progressé après 12 mois de traitement malgré une première réponse partielle. Parmi les 11 patients qui ont obtenu une réponse partielle, 3 sont toujours en cours de traitement (durée médiane de traitement de 2 mois), 5 ont dû arrêter temporairement le vismodegib à cause des EI (durée médiane de traitement de 4,5 mois) et 3 patients ont pu recevoir un traitement complémentaire par chirurgie n=1, radiothérapie n=1 et photothérapie dynamique n=1 permettant une réponse clinique quasiment complète. Tous les patients de l’étude ont présenté au moins un EI : 92 % de dysgueusies, 77 % de fatigue, 69 % de crampes musculaires et 46 % d’alopécie à des délais d’apparition respectifs de 2,1, 5,2 et 5 mois. Ces EI ont nécessité l’arrêt du traitement chez 33 % des patients.
Discussion |
Le vismodegib a permis d’obtenir une réponse complète ou partielle chez 86,6 % des patients (42,9 % de réponse objective dans l’étude ERIVANCE) en contrepartie d’une tolérance médiocre nécessitant l’arrêt du traitement chez 33 % des patients (16,3 % dans l’étude ERIVANCE). Ces données suggèrent qu’il existe une variabilité inter individuelle dans la réponse au vismodegib. Les facteurs cliniques, histologiques ou liés au patient associés à une meilleure réponse clinique ne sont à ce jour pas encore identifiés.
Conclusion |
L’utilisation du vismodegib est limitée dans le temps par la survenue d’EI difficilement tolérables sur le long terme. Dans ce contexte, l’utilisation du vismodegib en néoadjuvant, sur une période plus courte, est une alternative dans la prise en charge des patients atteints de CBC localement avancé.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Carcinome basocellulaire, Étude post-AMM, Vismodegib
Plan
Vol 142 - N° 12S
P. S526 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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