Pathologies dermatologiques rencontrées aux urgences pédiatriques. Intérêt d’une collaboration entre pédiatres et dermatologues - 27/11/15
Résumé |
Introduction |
Les pathologies dermatologiques représentent une part importante de l’activité des urgences pédiatriques. Les études épidémiologiques sur ce sujet sont peu nombreuses, souvent rétrospectives ou de durée brève. Notre objectif était de réaliser une étude prospective des dermatoses rencontrées aux urgences pédiatriques sur une année et d’évaluer l’intérêt de la mise en place d’une consultation dermato-pédiatrique d’avis.
Patients et méthodes |
Tous les patients vus aux urgences pédiatriques du CHU d’Amiens entre le 1er janvier et le 31 décembre 2013 pour un motif dermatologique ont été inclus dans l’étude. Les lésions traumatiques, les morsures animales et les lésions dermatologiques sans rapport avec le motif de consultation ont été exclues. Au besoin, et sur décision du pédiatre, l’enfant était adressé en dermatologie sur des plages de consultation dédiées trois fois par semaine.
Résultats |
Sur l’ensemble des 22 363 consultations enregistrées en 2013 aux urgences pédiatriques, 1114 étaient en lien avec une pathologie dermatologique, ce qui représente 5 % de l’activité du service. Plus du tiers des patients (36 %) avaient moins de 2ans et plus de la moitié (58 %) moins de 4ans. Soixante-treize diagnostics différents ont été recensés. Les dermatoses d’origine infectieuse représentaient 57 % de l’ensemble des consultations avec une majorité de pathologies virales (56 %). Les pathologies les plus fréquentes étaient : urticaire (n=197), éruption virale aspécifique (n=132), varicelle (n=81), gale (n=72) et dermatite atopique (n=57). Ces cinq diagnostics représentaient 50 % de l’ensemble des consultations. Une hospitalisation s’est avérée nécessaire dans 12 % des cas. Un avis spécialisé a été demandé pour 170 patients (16 %), le plus souvent pour un doute diagnostique (n=103). Le diagnostic principal du dermatologue était différent de celui du pédiatre dans 55 % des cas. Les pathologies présentant le plus de problèmes diagnostiques étaient la dermatite atopique et la gale.
Discussion |
Le taux de consultation pour motif dermatologique aux urgences pédiatriques est de 4 à 8 % selon les études. Les motifs de consultation peuvent varier selon la localisation géographique et la période d’inclusion, mais l’urticaire, les éruptions virales aspécifiques, les piqûres d’arthropodes et la dermatite atopique font généralement partie des pathologies les plus fréquemment rencontrées. Bien que les cinq pathologies les plus fréquentes représentent à elles seules 50 % de l’ensemble des consultations, notre étude met en évidence la diversité des dermatoses rencontrées. Aucune des études précédemment publiées ne retrouve un taux de gale aussi élevé, reflet de l’épidémie actuelle observée en France. Une meilleure formation des pédiatres sur la dermatite atopique et la gale pourrait être bénéfique. La mise en place d’une consultation d’avis spécialisé semble pertinente principalement à visée diagnostique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Dermatologie, Épidémiologie, Urgences pédiatriques
Plan
Vol 142 - N° 12S
P. S540 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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