Ecthyma gangreneux de l’appareil génital chez un nouveau-né - 27/11/15
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Résumé |
Introduction |
L’ecthyma gangreneux (EG) est une infection cutanée survenant le plus fréquemment chez l’immunodéprimé. Bien que rare, sa survenue chez l’immunocompétent est possible. Nous rapportons un cas d’EG de présentation inhabituelle chez un nouveau-né immunocompétent.
Observations |
Un nouveau-né de 15jours, de sexe masculin, présentait depuis 7jours une lésion noirâtre au niveau du pénis augmentant progressivement de taille. À son admission, il était hypotherme à 34,7C, normocarde à 125 b/min, eupnéique à 35 c/min, et il ne présentait pas de signe de lutte respiratoire. Sur le plan dermatologique, le patient avait un placard nécrotique étendu intéressant le pénis, le scrotum, le pubis et le pli inguinal gauche. Il n’y avait pas d’œdème, de crépitations, d’écoulement urétral ou de signes obstructifs urinaires associés. La numération formule sanguine révélait une hyperleucocytose à 16 260/mm3 et une thrombopénie à 66 000/mm3. La CRP était augmentée à 140mg/L. Le prélèvement bactériologique cutané isolait du Pseudomonas aeruginosa. L’hémoculture et l’étude bactériologique du LCR étaient négatives. Il n’y avait pas de déficit immunitaire associé. Le patient était mis sous ceftazidime 50mg/kg/8h pendant 10jours. L’évolution était favorable avec la régression progressive du placard nécrotique.
Discussion |
L’EG est une infection cutanée aiguë, peu fréquente, historiquement liée au P. aeruginosa mais également rapportée avec d’autres germes (Serratia marcescens, Candida albicans, Staphyloccocus aureus…). Il survient volontiers chez les immunodéprimés ; parfois il peut être la circonstance de découverte d’un déficit immunitaire notamment chez l’enfant. Sa survenue chez l’immunocompétent est rare. L’EG débute typiquement par des macules érythémateuses suivies par la formation de bulles hémorragiques bleuâtres qui se rompent et donnent lieu à des ulcérations nécrotiques entourées par un halo érythémateux. Notre cas avait une présentation clinique inhabituelle avec l’apparition d’une lésion d’emblée nécrotique s’étendant progressivement à toute la sphère génitale, témoignant du grand polymorphisme clinique de cette affection. Les formes non septicémiques, à point de départ cutané, de l’EG ont habituellement un bon pronostic par rapport aux formes septicémiques. Néanmoins, un retard de traitement peut aboutir à une septicémie secondaire et au décès dans 15 % des cas. Le traitement de l’EG repose sur l’antibiothérapie parentérale, précoce et adéquate. En cas de septicémie, l’association de 2 ou 3 antibiotiques est souvent nécessaire.
Conclusion |
L’EG peut avoir des présentations cliniques atypiques et parfois déroutantes, il faut y penser aussi bien chez l’immunodéprimé que chez l’immunocompétent afin d’éviter tout retard de prise en charge pouvant aggraver le pronostic de cette maladie.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Ecthyma gangreneux, Infection néonatale, Pseudomonas aeruginosa
Plan
Vol 142 - N° 12S
P. S544-S545 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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