Profil épidémio-clinique du pityriasis versicolor de l’enfant - 27/11/15
Résumé |
Introduction |
Le pityriasis versicolor (PV) est une infection fongique superficielle inhabituelle chez l’enfant, étant donné l’immaturité des glandes sébacées. Le diagnostic repose sur l’aspect clinique des lésions associé au scotch-test. L’objectif de ce travail est d’étudier les particularités épidémio-cliniques, évolutives et thérapeutiques du PV chez l’enfant.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective du PV infantile, colligée sur une période de 17ans [1998–2014]. Nous avons inclus les enfants âgés de moins de 15ans, ayant un aspect clinique évocateur de PV et un scotch-test cutané positif avec un aspect en bouquets ou en grappes de raisin et/ou associés à des filaments courts et trapus.
Résultats |
Durant la période d’étude, 13 % (353 cas) des patients ayant un PV étaient des enfants. L’âge moyen était de 12,5ans (extrêmes : 4 mois et 15ans), avec prédominance (61 %) de la tranche d’âge de 12 à15ans. Le sex-ratio H/F était de 0,8. Un antécédent de folliculite et/ou d’acné était retrouvé dans 55 cas (15,5 %). Une histoire familiale de PV était notée chez 5 enfants. Cinq enfants avaient un déficit immunitaire (hémopathie, greffe rénale, syndrome néphrotique). Trois cent seize (90 %) enfants avaient consulté pendant la saison chaude entre avril et novembre. Les lésions étaient hypochromiques ou achromiques dans 217cas (61,4 %), hyperchromiques dans 116 cas (33 %), en mosaïque dans 19 cas (5 %) et érythémateuses dans 4 cas (1,3 %). La localisation la plus fréquente était le tronc dans 225 cas (63,7 %), suivie par le visage dans 150 cas (42,5 %) et le cou dans 106 cas (30 %). Les lésions étaient étendues chez 56 enfants (14,6 %). Tous les enfants étaient traités par un antifongique local (kétoconazole dans 70 % [248 cas]), avec une guérison dans 321cas (84 %) et des rechutes dans 62 cas (16 %). Treize patients (3,4 %) ont nécessité le recours à un traitement systémique par fluconazole pendant une durée moyenne d’un mois avec rémission dans tous les cas.
Discussion |
Le PV n’est pas rare chez l’enfant dans notre région. Sa fréquence rejoint celle rapportée dans les régions tempérées. Outre le facteur climatique, l’hypersudation, l’immunosuppression et l’histoire familiale de PV sont des facteurs prédisposants. Conformément à la littérature, le PV de l’enfant atteint toutes les tranches d’âge avec un maximum de fréquence en âge pré-pubertaire, avec légère prédominance féminine. La prédominance des formes hypochromiques et achromiques a été également notée. En revanche, l’atteinte du visage, bien qu’importante, n’était pas la plus fréquente dans notre série. Le scotch-test est un moyen diagnostique spécifique du PV. Le traitement antimycosique topique reste la base du traitement du PV. Le traitement systémique n’est indiqué que rarement, dans les formes étendues ou résistantes aux traitements topiques.
Conclusion |
Le PV n’est pas rare chez l’enfant. Il partage certaines similarités avec celui de l’adulte, mais avec des particularités épidémiologiques et topographiques.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Enfant, Pitytiasis versicolor
Plan
Vol 142 - N° 12S
P. S545 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?