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Une éruption atypique chez deux patientes traitées par anakinra - 27/11/15

Doi : 10.1016/j.annder.2015.10.263 
C. Méni 1, , F. Uettwiller 2, N. Bellon 1, P. Quartier dit Maire 2, C. Bodemer 1
1 Dermatologie, hôpital Necker-Enfants–Malades, Paris, France 
2 Immunologie-rhumatologie-pédiatrique, hôpital Necker-Enfants–Malades, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’anakinra (Kineret®), antagoniste du récepteur de l’IL1 est utilisé dans les arthrites juvéniles idiopathiques (AJI) systémiques (PNDS). Une réaction au point d’injection est souvent décrite. Des cas de toxidermies n’ont, par contre, été que rarement rapportés. Nous en décrivons 2 cas.

Observations

Eva, 14ans, présentait une AJI systémique diagnostiquée devant une éruption diffuse, fébrile, fluctuante avec apparition de polyarthralgies, péricardite confirmée à l’échographie et syndrome inflammatoire. Une corticothérapie générale était débutée avec introduction à j10 d’anakinra. À 10jours, Eva présentait une éruption érythémateuse maculo-papuleuse diffuse et des réactions aux points d’injection. Le bilan trouvait une hypereosinophilie, une cytolyse hépatique (2N), des lymphocytes hyperbasophiles, des PCR virales négatives (HHV6, EBV, CMV, parvovirus B19). Océane, 15ans, présentait un syndrome auto-inflammatoire atypique associant urticaire généralisée, arthrites, myalgies et syndrome inflammatoire compliqué de myopéricardite, pleurésie, microangiopathie à la capillaroscopie (bilan auto-immun négatif). Un traitement par anakinra était également instauré avec une excellente évolution clinique. Cependant, apparaissaient rapidement une urticaire généralisée avec réaction aux points d’injection, cytolyse hépatique (2N), hyperéosinophilie, PCR virales négatives. Les biopsies montraient une dermite de la jonction et péri-vasculaire chez les 2 patientes mais des nécroses kératinocytaires évocatrices de toxidermie chez Eva seulement. Une toxidermie, plus qu’une rechute de la maladie, était évoquée. À l’arrêt de l’anakinra on notait une régression de l’éruption dans les 2 cas mais une reprise des symptômes généraux nécessitant un relais par tocilizumab (inhibiteur du récepteur de l’IL6) pour la 1re et canakinumab (antagoniste du récepteur de l’IL1) pour la 2e.

Discussion

Hormis les réactions cutanées locales (placard érythémato-œdémateux) au point d’injection 8 à 16jours après le début de l’anakinra, ne nécessitant pas son arrêt, peu de cas de toxidermie ont été rapportés. Une réaction anaphylactique et une éruption non détaillée ayant nécessité l’arrêt chez des patients adultes, traités pour arthrite rhumatoïde ont été décrits. Pour nos 2 patientes, le délai d’apparition, la régression à l’arrêt du traitement sont en faveur d’une toxidermie, renforcée par l’histologie pour la première. L’apparition d’une éruption érythémateuse, pouvant être fébrile, sous anakinra chez des patients traités pour ACI ou syndrome auto-inflammatoire doit faire évoquer une rechute mais également une toxidermie, nécessitant l’arrêt du traitement et souvent le relais par une autre thérapie ciblée. Ici, le relais par canakinumab n’a pas entraîné de récidive ; il n’y aurait donc pas nécessairement d’effet de classe.

Conclusion

La déclaration à la pharmacovigilance est essentielle pour mieux connaître les effets secondaires de ces thérapeutiques utilisées hors AMM.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Anakinra, Syndrome auto-inflammatoire, Toxidermie


Plan


 Iconographie disponible à l’adresse : JDP2015iconographies.pdf.


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Vol 142 - N° 12S

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