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Une réaction cutanée inhabituelle sur tatouage coloré - 27/11/15

Doi : 10.1016/j.annder.2015.10.286 
E. Gerard 1, , A. Pham-Ledard 1, E. Imbert 1, M.S. Doutre 1, M. Beylot-Barry 1, J.-F. Goussot 2
1 Dermatologie, CHU de Bordeaux, France 
2 Anatomopathologie, CHU de Bordeaux, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

L’hyperplasie pseudo-épithéliomateuse (HPPE) peut être secondaire à de nombreuses dermatoses chroniques. Elle a été décrite très rarement après la réalisation d’un tatouage coloré. Nous rapportons le cas d’une HPPE développée tardivement en regard de pigments rouges de tatouage.

Observations

Un homme de 31ans, sans antécédent particulier, consultait pour des lésions cutanées asymptomatiques évoluant depuis 2ans et apparues sur un tatouage de la jambe droite réalisé il y a 4ans. Il n’y avait pas de notion de traumatisme autre et le patient était en bon état général. À l’examen, existaient des nodules érythémato-squameux uniquement en regard des zones de tatouage avec pigment rouge. Les principales hypothèses diagnostiques étaient une sarcoïdose, une mycobactérie atypique ou une hyperplasie lymphoïde réactionnelle. L’examen mycobactériologique de la lésion était négatif. La biopsie cutanée montrait une hyperplasie pseudo-épithéliomateuse de l’épiderme associée à une hyperkératose périfolliculaire. Le derme périkystique était remanié, discrètement inflammatoire, en l’absence d’infiltration granulomateuse et renfermant des pigments rouges en regard des zones épidermiques hyperplasiques. La composition de l’encre rouge, fournie par le tatoueur, a révélé des traces de mercure (< 0,2 pmm), de cadmium (< 0,2ppm) et l’absence de naphtalène. Un traitement de première intention par dermocorticoïdes forts a été proposé avec régression partielle des lésions après 3 mois de traitement.

Discussion

De nombreuses réactions cutanées non infectieuses au tatouage ont été décrites : dermatose de contact, hyperplasie lymphoïde réactionnelle, atteinte lichenoïde ou granulomateuse de type sarcoïdosique. Un grand nombre de ces réactions se développent sur pigment rouge. Les principaux composants incriminés sont les dérivés du naphtol AS (pigment dérivé du naphtalène) et le sulfure de mercure, sel métallique également appelé cinabre, actuellement remplacé par des substances sans mercure comme le rouge cadmium. Pourtant, de telles réactions sont aussi décrites avec le rouge cadmium, même en l’absence de mercure. L’HPPE est une réaction rare, localisée au pigment rouge et survenant entre 2 semaines et 3 mois après le tatouage. Cliniquement, les lésions peuvent être nodulaires, érythémato-squameuses voire verruqueuses mimant parfois un carcinome épidermoïde ou un kératoacanthome. La biopsie est indispensable au diagnostic. De nombreux traitements ont été prescrits, dermocorticoïdes, laser CO2, exérèse chirurgicale sur des lésions de petite taille avec une efficacité modérée.

Conclusion

Nous décrivons un cas d’une HPPE développée sur pigment rouge. Il s’agit d’un effet secondaire rare mais probablement sous diagnostiqué. L’agent chimique responsable n’est encore clairement incriminé mais il semblerait que des substances autres que le sulfure de mercure soient mises en cause.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Hyperplasie pseudo-épithéliomateuse, Pigment rouge, Tatouage


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Vol 142 - N° 12S

P. S557-S558 - décembre 2015 Retour au numéro
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