Rémission complète d’un pyoderma gangrenosum corticorésistant associé à une infection chronique par le VHC après un traitement par daclatasvir et sofosbuvir - 27/11/15
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Résumé |
Introduction |
Le pyoderma gangrenosum (PG) est une dermatose neutrophilique rare, dont la physiopathologie reste mal comprise. Environ 50 % des cas sont associés à une maladie systémique sous-jacente, les maladies chroniques de l’intestin, les hémopathies et les arthrites étant les plus fréquentes. De rares cas de PG associé à une infection chronique par le virus de l’hépatite C ont été décrits.
Observations |
Nous rapportons le cas d’une femme de 75ans à l’antécédent de cancer du sein droit opéré en 1985, ayant nécessité une transfusion de culots globulaires. Elle présentait un tableau clinique de PG du membre inférieur droit confirmé par la biopsie cutanée. Les explorations biologiques revenaient normales, en dehors de la découverte fortuite d’une infection chronique par le VHC, avec une charge virale élevée à 6,37 log (N<1,18 log) et un génotype 1A. À 1 mois de corticothérapie générale (1mg puis 0,5mg/kg/jour) et malgré l’ajout de minocycline 200mg/jour, l’ulcération se majorait et la patiente restait algique. Après décision en RCP d’hépatologie, l’indication d’un traitement par l’association daclatasvir et sofosbuvir pour 12 semaines était posée, la corticothérapie et la minocycline étant arrêtées. Après 1 mois de traitement, l’amélioration locale du PG était de 60 %, en parallèle à une charge virale négative. À la fin du traitement, le PG était cicatrisé et la rémission virologique complète.
Discussion |
La découverte d’un PG impose la réalisation d’un bilan minimal biologique et radiographique, bien que celui-ci ne soit pas consensuel. La sérologie VHC n’est pas systématique, d’autant plus que le premier cas de PG et hépatite C n’a été rapporté qu’en 1996.
Le PG a depuis été classé dans les manifestations cutanées extra-hépatiques d’une hépatite C chronique de même que la cryoglobulinémie, le granulome annulaire, la porphyrie cutanée tardive ou le lichen plan.
Le daclatasvir (inhibiteur de la protéine NS5A du VHC) et le sofosbuvir (inhibiteur pan-génotypique de l’ARN-polymérase NS5B) sont deux nouveaux antiviraux à action directe, en ATU pour les infections chronique virales C, permettant l’épargne d’un traitement par interféron, proposé pour une durée de 12 à 24 semaines.
Dans notre cas, l’indication du traitement de l’hépatite C était double : le PG était reconnu comme manifestation extra-hépatique de l’hépatite C et la patiente avait un score élevé de fibrose hépatique F3/F4. L’amélioration très rapide du PG concomitante à la rémission virologique confirmait le rôle du virus dans l’apparition et l’entretien du PG.
Conclusion |
Nous rapportons le premier cas de guérison d’un PG après l’éradication d’une hépatite C chronique associée, grâce à la combinaison de daclatasvir et sofosbuvir.
Il semble indispensable de réaliser une sérologie VHC lors du bilan de tout PG, et en particulier en cas de corticorésistance.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Daclatasvir, Hépatite C, Pyoderma gangrenosum, Sofosbuvir
Plan
Vol 142 - N° 12S
P. S560-S561 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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