Étude de l’efficacité des biothérapies dans le psoriasis chez les patients hémodialysés - 27/11/15
Résumé |
Introduction |
Les biothérapies sont indiquées dans le psoriasis modéré à sévère en cas d’échec ou de contre-indication aux traitements systémiques de première ligne. L’insuffisance rénale chronique (IRC) est une contre-indication à de nombreux traitements (accumulation toxique, néphrotoxicité directe). Peu d’études concernent leur utilisation chez les hémodialysés. Nous observons l’efficacité des biothérapies sur le psoriasis chez des patients hémodialysés, ainsi que l’impact de la dialyse sur leur concentration plasmatique.
Observations |
Nous décrivons 5 cas de psoriasis sévère sous hémodialyse, traités par biothérapies (1 par ustékinumab, 3 par étanercept et 1 par infliximab). Dans les 5 cas, le traitement a été efficace (PASI 75 ou 100 atteint). Le taux plasmatique d’ustékinumab diminue avec le cumul des séances de dialyse et devient indétectable à 10 semaines. Celui d’étanercept reste stable malgré les séances de dialyse. Pour les 2 molécules, une séance de dialyse semble concentrer la molécule.
Discussion |
La pharmacocinétique des biothérapies a été peu étudiée chez les patients ayant une IRC ou dialysés. Il n’existe pas de contre-indication et aucune adaptation posologique n’est nécessaire. L’impact de la dialyse sur les concentrations de la molécule n’est pas précisé. Plusieurs cas ont déjà été rapportés concernant l’efficacité des biothérapies chez des patients hémodialysés. L’étanercept est un anti-TNF-α dont la demi-vie est de 68h. Sa pharmacocinétique est similaire chez les sujets ayant une IRC et ceux avec une fonction rénale normale. L’hémodialyse ne diminue pas sa concentration plasmatique, l’efficacité est la même. Dans notre étude, le taux plasmatique reste stable avec les séances de dialyse. L’infliximab est un anti-TNF alpha dont la demi-vie est de 7 à 10jours. Aucune adaptation de posologie n’est nécessaire en cas d’IRC. Les voies d’élimination n’ont pas été identifiées ; une protéase aspécifique semble en être responsable. En présence d’anticorps anti-infliximab, l’élimination est plus rapide. L’hémodialyse n’a pas d’impact sur sa concentration plasmatique, ni sur son efficacité. L’ustékinumab est un anti-IL 12 et 23 dont la demi-vie est de 3 semaines. La clairance augmente avec les anticorps anti-ustékinumab. Aucune étude n’a été réalisée concernant l’impact de la dialyse sur les concentrations plasmatiques d’ustékinumab mais le traitement reste efficace sur le psoriasis. Dans notre étude, le taux plasmatique de l’ustékinumab devient indétectable au bout de 10 semaines avec l’accumulation des séances de dialyse. La dialyse a également un effet potentiellement bénéfique sur le psoriasis.
Conclusion |
Nous rapportons la plus grande cohorte de patients hémodialysés traités de façon efficace par biothérapie pour un psoriasis. La dialyse pourrait avoir un impact sur l’élimination de l’ustékinumab, mais pas de l’étanercept. Nous proposons l’utilisation d’étanercept en première intention chez les patients dialysés.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Biothérapies, Dialyse, Insuffisance rénale chronique, Psoriasis
Plan
Vol 142 - N° 12S
P. S566 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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