Caractéristiques cliniques et traitement du pyoderma gangrenosum : étude rétrospective de 42 cas dans le département de la Marne (1997–2012) - 27/11/15
Résumé |
Introduction |
Le pyoderma gangrenosum (PG), est une dermatose neutrophilique rare dont l’incidence est mal connue. Son traitement, mal codifié, repose sur la corticothérapie, les immunosuppresseurs et les anti-TNF. L’objectif principal était de répertorier tous les cas de PG dans notre département vus sur 15ans afin d’en décrire leurs caractéristiques et leur évolution sous traitement.
Patients et méthodes |
Il s’agissait d’une étude rétrospective, observationnelle et descriptive des cas de PG observés entre 1997 et 2012 dans la Marne. Leurs caractéristiques cliniques et histologiques, les associations pathologiques, le traitement et l’évolution étaient colligés et analysés.
Résultats |
Quarante-deux malades ont été inclus (30 femmes, 12 hommes, âge moyen 60ans), dont 33 (79 %) étaient initialement diagnostiqués en milieu hospitalier. Le PG était de forme ulcérée dans 39 cas (93 %), localisé uniquement aux membres inférieurs dans 34 cas (81 %) et multifocal dans 28 cas (67 %). Lors du diagnostic du PG, une association pathologique (incluant MICI, hémopathie, cancer, rhumatisme inflammatoire, maladies thyroïdiennes ou diabète) était trouvée dans 24 cas (57 %). Le nombre de lésions ne différait pas en fonction de l’âge ou de l’existence d’une association pathologique. Les traitements de première ligne les plus utilisés étaient la doxycycline (23 cas) et la corticothérapie orale (15 cas), indépendamment de l’âge, du nombre de lésions ou d’une association pathologique. Une rémission complète initiale était obtenue dans 38 cas dans un délai moyen de 4 mois. Avec un suivi moyen de 44 mois, 17 malades ont récidivé leur PG en moyenne 12 mois après l’arrêt du traitement ; 8 malades sont décédés en moyenne 27 mois après le diagnostic.
Discussion |
Notre étude représente la plus importante série française de PG et la septième plus importante publiée à ce jour. Elle permet d’estimer l’incidence annuelle du PG dans notre département à 4,6 cas/million d’habitants avec une prise en charge essentiellement en milieu hospitalo-universitaire, comme la très grande majorité des maladies rares. Sur le plan clinique, l’absence de relation entre le nombre de lésions de PG et l’âge ou l’existence d’une association pathologique n’a pas été rapportée jusqu’à présent. Le traitement le plus souvent utilisé en première ligne était les cyclines, prescrites en raison de leur action anti-inflammatoire, et la corticothérapie orale. Les bons résultats obtenus dans cette série avec les cyclines en première ligne, l’étaient que le PG soit idiopathique ou non, de forme multiple ou unique.
Conclusion |
Notre série rétrospective montre l’intérêt d’un traitement initial par les cyclines, traitement bien toléré et peu coûteux qui mériterait d’être validé par des études prospectives contrôlées.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Comorbidités, Cyclines, Pyoderma gangrenosum
Plan
Vol 142 - N° 12S
P. S566 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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