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Infections communes chez les patients traités par corticothérapie systémique : étude en population générale - 27/11/15

Doi : 10.1016/j.annder.2015.10.326 
L. Fardet 1, 2, , I. Peteresen 2, I. Nazareth 2
1 Hôpital Henri-Mondor, AP–HP, Créteil, France 
2 UCL, Londres, Royaume-Uni 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

À chaque instant, environ 1 % de la population générale reçoit une corticothérapie systémique. Si les infections sont des complications reconnues comme « classiques » des corticothérapies systémiques, très peu d’études sont en fait disponibles concernant le risque relatif d’infections communes chez les patients recevant une corticothérapie systémique en population générale. Par ailleurs, l’impact de la durée d’exposition sur ces risques relatifs et les facteurs de risque d’infection sont mal connus.

Patients et méthodes

Les risques d’infections communes bactériennes (sepsis, érysipèle, pneumonie), virale (zona, varicelle), fongiques (candidose cutanéo-muqueuse, dermatophytie) ou parasitaires (gale) étaient estimés chez 275 072 adultes exposés à une corticothérapie systémique durant plus de 15jours par comparaison à des adultes non exposés de même âge, même sexe et même pathologie de fond. Pour chaque infection, des risques standardisés étaient calculés pour 5 durées d’exposition à la corticothérapie (15–30jours, 1–3 mois, 4–6 mois, 7–12 mois,>12 mois) et les facteurs de risque étaient recherchés. Les données de la base britannique THIN étaient utilisées pour cette étude.

Résultats

Par comparaison à la population non exposée, les hazard ratios des infections d’intérêt chez les patients traités par corticothérapie systémique variaient de 2,01 (1,83–2,19) pour l’érysipèle à 5,84 (5,61–6,08) pour les pneumonies. Il n’y avait pas de sur-risque mis en évidence pour la gale, les dermatophytoses ou la varicelle. L’augmentation de risque était stable au cours des différentes périodes d’exposition pour les infections étudiées à l’exclusion des pneumonies et des candidoses cutanéo-muqueuses pour lesquelles le risque était très nettement plus élevé au cours des premières semaines d’exposition puis diminuait par la suite. Le risque d’infection était plus élevé chez les patients les plus âgés, les patients diabétiques ou hypoalbuminémiques et chez ceux recevant des posologies plus élevées. Il dépendait également du type de pathologie motivant la corticothérapie.

Conclusion

Le risque de pneumonie et de candidose cutanéo-muqueuse est très élevé chez les patients exposés à une corticothérapie systémique, en particulier durant les premières semaines de traitement. Ceci doit être pris en compte lorsqu’une corticothérapie systémique doit être débutée afin d’informer les patients, de les vacciner de façon adéquate (grippe et pneumocoque notamment) et de leur faire un examen cutanéo-muqueux complet (dépistage et traitement d’une candidose et des facteurs prédisposant à l’érysipèle). Des études complémentaires doivent être menées pour savoir si l’hypoalbuminémie est un facteur de risque propre d’infection (en augmentant par exemple la fraction libre, efficace, des glucocorticoïdes) ou n’est en fait que le reflet de comorbidités associées.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Corticothérapie, Glucocorticoïdes, Infections, Population générale


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Vol 142 - N° 12S

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