Effets secondaires cutanés liés à l’utilisation de la cigarette électronique. À propos de deux cas - 27/11/15
Résumé |
Introduction |
Nous rapportons deux cas d’effets secondaires cutanés liés à l’utilisation de la cigarette électronique (e-cigarette). Il existe un vaste débat sur la toxicité de la e-cigarette en raison des composés volatiles inhalés, et de leur modification par la combustion ; cependant, un impact cutané direct ou indirect n’a, à notre connaissance jamais été décrit.
Observations |
Le premier cas concernait une femme de 62ans qui portait sa e-cigarette en pendentif et s’était endormie à son contact, au niveau de la tempe droite. À son réveil, elle ressentait une légère sensation de brûlure à cet endroit, et présentait une quinzaine de jours après, une pigmentation probablement post-inflammatoire.
Le second cas était celui d’un homme de 32ans qui avait une cigarette électronique modifiée (MOD). Les MODs sont en quelque sorte des cigarettes électroniques customisées, essentiellement pour la batterie, de série ou artisanale. Le MOD était fabriqué à partir d’un alliage de laiton composé de cuivre, zinc et nickel. Le patient présentait assez rapidement un eczéma de contact qui s’est révélé être imputable au nickel. Celui-ci n’a par ailleurs pas complètement empêché l’oxydation du cuivre, car il existait aussi une coloration « vert de gris » de la main.
Discussion |
Il n’y a pratiquement aucun cas d’effet secondaire cutané lié à l’utilisation de la e-cigarette décrit dans la littérature. « Le Parisien » rapporte dans son édition du 19 septembre 2014, l’histoire d’une patiente admise aux urgences pour une brûlure des deuxième et troisième degrés suite à l’explosion de sa e-cigarette dans la poche de son pantalon. L’hypothèse d’une e-cigarette de contrebande, défectueuse, avait été soulevée. Un patient décédait également Outre-Manche, suite à l’inflammation d’une bouteille d’oxygène.
Une e-cigarette est composée principalement de 3 éléments : un vaporisateur avec une résistance électrique (ou atomiseur ou diffuseur), une recharge de liquide, et une batterie. En raison de l’élévation thermique au niveau de la résistance (en moyenne 150C), un risque de brûlure ne paraît pas exclu même si la température extérieure de la e-cigarette ne devrait théoriquement pas dépasser 50C. Dans notre premier cas, il s’agit probablement d’une élévation de la température au seuil d’une brûlure (50C) qui a déclenché la pigmentation post-inflammatoire.
Par ailleurs, l’utilisation des MODs semble se développer et les effets secondaires cutanés qui pourraient apparaître, seraient avant tout liés à la nature des matériaux utilisés pour « customiser » la batterie comme dans notre second cas.
Conclusion |
Les vapoteurs ne sont donc pas à l’abri de mésaventures, même épidermiques. Le risque le plus grave paraît être celui de brûlure. Les autres risques, comme celui d’une pigmentation post-inflammatoire, ou celui d’un eczéma de contact à un des composants de la e-cigarette ou d’un MOD, paraissent moins graves.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Brûlure, Cigarette électronique, Eczéma de contact, Pigmentation
Plan
Vol 142 - N° 12S
P. S582 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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