Efficacité de la romidepsine dans les lymphomes T cutanés type MF/SS réfractaires : une série de 8 cas - 27/11/15
Résumé |
Introduction |
La romidepsine (Istodax®) est un inhibiteur des histones déacétylases, une nouvelle classe d’agents antinéoplasiques qui, via le remodelage de la chromatine, induit l’arrêt de la croissance et de la différenciation cellulaire puis une apoptose. Plusieurs études de phase 2 ont mis en évidence son efficacité et sa tolérance dans des lymphomes T cutanés réfractaires. Ce traitement est disponible en France en autorisation temporaire d’utilisation nominative dans les lymphomes T cutanés en échec d’au moins un traitement systémique antérieur. Peu de séries sont, à ce jour, rapportées dans la littérature.
Patients et méthodes |
Huit patients, 4 hommes et 4 femmes âgés de 55 à 79ans (moyenne 66ans) suivis pour un lymphome T cutané avancé type mycosis fongoïde (MF) ou syndrome de Sézary (SS) évoluant depuis 2ans à 51ans étaient inclus dans cette étude rétrospective monocentrique entre juin 2014 et juin 2015. Ils étaient tous en rechute après 3 à 13 lignes de traitements systémiques (moyenne : 7 lignes). Deux patients étaient au stade IB, 2 au stade IIB, 1 au stade IIIA et 3 au stade IVA1. Deux patients avaient un MF ou SS transformé. La romidepsine a été administrée à la dose de 14mg/m2 sur le schéma j1, j8, j15, j1=j28 pendant au moins un cycle. Les patients étaient évalués avant chaque début de nouveau cycle. Conformément à l’étude pivot, une réponse partielle était une amélioration d’au moins 50 % de l’ensemble des critères cliniques, biologiques et radiologiques. La présence de nouvelles tumeurs ou d’une aggravation de plus 25 % de la somme des critères cliniques, biologiques et radiologiques étaient considérées comme une progression. Dans les autres cas, la maladie était considérée comme stable.
Résultats |
Les 8 patients ont reçu au moins un cycle de traitement. On observait une réponse partielle chez 3 patients (38 %), une stabilité chez les 5 autres. Chez 3 patients on observait une progression dans un second temps après 4 à 6 cycles (moyenne 4,6 cycles). Parmi les toxicités on observait asthénie grade 2 (n=3), anémie grade 2 (n=2), thrombopénie (n=1), neutropénie grade 3 (n=1), nausées grade 2 (n=3).
Discussion |
L’étude pivot internationale publiée par Whittaker et al. en 2010 comportait 96 patients atteints de lymphome T cutané type MF/SS réfractaires à au moins un traitement systémique. Le taux de réponse était de 34 % contre 38 % dans notre série. L’étude de phase 2 publiée par Piekarz et al. en 2011 comportait 45 patients avec un taux de réponse globale de 38 %. Les compartiments cutanés, sanguins et ganglionnaires avaient pu être améliorés par ce traitement avec un profil de tolérance tout à fait acceptable, les toxicités principales étant l’asthénie et les cytopénies.
Conclusion |
Notre série met en évidence que la romidepsine est un traitement efficace dans les lymphomes T cutanés réfractaires avec un profil de tolérance satisfaisant, confirmant les données de la littérature.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Inhibiteur des histones desacéthylases, Lymphome T cutané réfractaire, Romidepsine
Plan
Vol 142 - N° 12S
P. S603 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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