La typhlite, une complication rare du traitement des lymphomes cutanés T - 27/11/15
Résumé |
Introduction |
La doxorubicine liposomale pégylée (DLP) est une anthracycline utilisée pour le traitement des lymphomes cutanés T épidermotropes (LCTE) transformés et/ou avancés. Nous rapportons le cas d’une typhlite, inflammation cæcale sévère, survenue au décours d’un traitement par DLP. Notre observation est originale car, à notre connaissance, aucun cas de typhlite induite par DLP n’a été rapporté dans la littérature.
Observations |
Une femme de 84ans était suivie pour un mycosis fongoïde évoluant depuis 20ans. Après échec du bexarotène, du méthotrexate et devant la progression de la maladie, un traitement par DLP (Caelyx®) 30mg/m2 était débuté. Dix-huit jours après, la patiente présentait un syndrome occlusif frustre sans nausée, vomissement ni fièvre.
Un scanner abdomino-pelvien était réalisé en urgence et montrait un épaississement circonférentiel du côlon droit et du cæcum, et une infiltration de la graisse péri-colique sans signe de perforation. Ce tableau était associé à un syndrome inflammatoire biologique sans neutropénie. Devant l’hypothèse d’une typhlite, la patiente était mise au repos alimentaire strict et traitée par bi-antibiothérapie (Tazocilline® et ciprofloxacine). Après 48h, le métronidazole était ajouté devant une non résolution du tableau clinico-biologique. La patiente décédait 5jours après dans un tableau de choc septique réfractaire.
Discussion |
La typhlite est une complication rare et sévère des chimiothérapies. C’est une inflammation cæcale et iléocolique grave. Elle survient chez des patients neutropéniques traités par chimiothérapie pour une hémopathie. Chez notre patiente, le comptage des neutrophiles est toujours resté normal, ce qui n’exclue pas le diagnostic. Les signes d’appel cliniques ne sont pas spécifiques : hyperthermie, douleurs abdominales localisées ou diffuses, diarrhée, syndrome pseudo-appendiculaire, syndrome occlusif.
Le scanner abdomino-pelvien est l’examen de diagnostic de choix, il montre un épaississement circonférentiel du cæcum. La typhlite se complique de perforations, d’hémorragies digestives et d’abcès péricæcaux. Elle entraîne le décès dans 5 à 60 % des cas. L’issue fatale chez cette patiente illustre la sévérité de cette entité. Le traitement repose sur la ré-équilibration hydroélectrolytique et l’antibiothérapie à large spectre et la chirurgie en cas de complication.
Conclusion |
La typhlite est une complication rare du traitement des LTCE par DLP. La sévérité de cette complication et sa présentation initiale aspécifique doivent être connues des cliniciens de manière à mettre précocement en œuvre les mesures diagnostiques et thérapeutiques adéquates.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Cæcum, Doxorubicine liposomale pégylée, Mycosis fongoïde, Typhlite
Plan
Vol 142 - N° 12S
P. S604 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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