Toxicité cutanée du gel de méchloréthamine (Valchlor®) - 27/11/15
Résumé |
Introduction |
Les chimiothérapies locales sont un traitement efficace des stades initiaux de mycosis fongoïde (MF). Un gel de méchloréthamine (Valchlor®, V®) est disponible en France en autorisation temporaire d’utilisation (ATU) depuis septembre 2014, en relais des préparations antérieures de méchloréthamine et carmustine, épuisées. L’étude princeps ayant permis la mise sur le marché du V® aux États-Unis mentionne 20 % d’arrêt du traitement pour effets indésirables cutanés (EIC), mais aucune étude n’a été réalisée en France.
Patients et méthodes |
Huit hommes et de 4 femmes de 33 à 68ans traités entre janvier et mars 2015 pour un MF de stade IA (6 cas) ou IB (6 cas). Le V® était appliqué sur les plaques au stade IA, le corps entier au stade IB, selon 3 modalités :
–tous les jours (5 cas) ;
–tous les jours+dermocorticoïde (DCT) (3 cas) ;
–trois fois par semaine+DCT (4 cas).
Résultats |
Des EIC sont survenus chez 7 patients (P) (58 %) après 15 à 120jours (médiane : 35) : P.1 : prurit sur les zones traitées (grade 1). P.2 : vitiligo sur les zones traitées. P. 3 à 7 : dermite de contact dont : P.3 : brûlure et érythème sur les plaques (grade 1). P. 4 : lésions urticariennes aux sites d’application durant 20minutes (grade 1). P.5 : eczéma de contact sur les zones traitées et à distance (grade 2). P.6 : eczéma ulcéré des zones traitées, avec brûlures intenses (grade 3). P.7 : placards eczématiformes très inflammatoires sur les plaques traitées, placards urticariens autour des plaques, lésions urticariennes à distance et dermographisme non connu antérieurement (grade 3). Tous les P développant un eczéma de grade 2 ou 3 étaient traités selon les modalités 1 (2 cas) ou 2 (1 cas) et ont dû arrêter le V®, tandis qu’aucun P traité selon la modalité 3 ne développait une réaction nécessitant l’arrêt. Chez tous les P avec ou sans EIC, une rémission partielle rapide a été obtenue. Les P. 3, 5 et 7 ont eu des patch-tests avec 4 excipients et différentes concentrations du V® dans la glycérine. Les tests étaient négatifs chez le P.3, mais positifs (++ à +++) à 48 et 72h chez les P. 5 et 7 pour le produit fini jusqu’aux concentrations 10−2 (P.7) et 10−1+test semi-ouvert (P.5)
Discussion |
Le V® entraîne des EIC fréquents, parfois sévères, dominés par des eczémas de contact et placards urticariens, qui semblent plus intenses que ceux observés autrefois avec la méchloréthamine en solution aqueuse, peut-être en raison d’une augmentation de la perméabilité du stratum corneum par un des excipients (diéthylène glycol monoéthyl ether).
Conclusion |
Contrairement au schéma thérapeutique recommandé dans le cadre de l’ATU, le V® devrait plutôt être appliqué 3 fois par semaine en alternance avec des dermocorticoïdes. Les malades doivent être prévenus du risque allergique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Eczéma de contact, Effets indésirables cutanés, Gel de méchloréthamine, Mycosis fongoïde, Toxidermie
Plan
Vol 142 - N° 12S
P. S606 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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