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Premier cas de chromoblastomycose à Fonsecaea nubica chez un patient originaire du Bangladesh - 27/11/15

Doi : 10.1016/j.annder.2015.10.393 
Z. Coralie 1, , S. Brun 2, A. Levy 3, D. Garcia-Hermoso 4, A. Izri 2, L. Laroche 1
1 Dermatologie, hôpital Avicenne, Bobigny, France 
2 Mycologie-parasitologie, hôpital Avicenne, Bobigny, France 
3 Anatomopathologie, hôpital Avicenne, Bobigny, France 
4 Centre national de référence mycologie et antifongiques, institut Pasteur, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les chromoblastomycoses sont dues à des champignons pigmentés du groupe des dématiés. La maladie se contracte en zone tropicale où les espèces ont une répartition ubiquitaire. Nous rapportons un cas de chromoblastomycose à Fonsecaea (F.) nubica chez un patient originaire du Bangladesh.

Observations

Un patient de 32ans consultait pour une lésion de la face antérieure du poignet droit douloureuse à l’appui, évoluant depuis 6 mois. Originaire du Bangladesh, en France depuis 1 mois, il n’avait pas d’antécédent. Dans les suites d’une plaie traumatique par arme blanche, il avait noté l’apparition d’une lésion papuleuse augmentant progressivement de taille. À l’examen, on observait uniquement une plaque pigmentée érythémato-squameuse de 2×2,7cm, surmontée de petits nodules. La biopsie cutanée révélait un infiltrat lymphocytaire granulomateux avec présence de rares formations levuriformes brunâtres. Une colonie filamenteuse noirâtre était observée après 2 semaines de mise en culture, l’examen en microscopie optique identifiant l’espèce F. pedrosoi. L’isolat, analysé au centre national de référence par séquençage se révélait être F. nubica. La terbinafine à 250mg par jour pendant 6 mois permettait une guérison clinique dès 3 mois avec séquelles pigmentées.

Discussion

Les chromoblastomycoses sont des infections fongiques cutanées et sous-cutanées chroniques, apparaissant généralement suite à un traumatisme par débris de bois ou de végétaux, sous la forme de placards hyperkératosiques verruqueux, cicatriciels, ou de nodules, comme chez notre patient. Trois espèces en sont majoritairement responsables : F. pedrosoi, Phialophora verrucosa, Cladophialophora carrionii. F. nubica a été récemment découverte par des méthodes de biologie moléculaire.

Plusieurs cas de chromoblastomycoses ont été rapportés en Inde et au Népal, cette infection ayant une distribution ubiquitaire en Asie du sud, mais à notre connaissance, il s’agit du premier cas originaire du Bangladesh.

Le diagnostic se fait par la culture de fragments lésionnels en 2 à 4 semaines, qui met en évidence des colonies brunes, différenciées par microscopie optique mais surtout par biologie moléculaire. L’histologie montre, au sein d’une réaction granulomateuse, un élément fongique ovoïde coloré en brun en coloration HES souvent situé dans le cytoplasme des cellules géantes. Le traitement est mal codifié, s’appuyant sur des cas isolés ou de petites séries rétrospectives. Il repose sur l’utilisation d’antifongiques oraux tels que terbinafine, itraconazole, posaconasole ou amphotéricine B pendant 3 à 18 mois seuls, comme nous l’avons fait, ou en association à des moyens invasifs (chirurgie, cryothérapie) avec une efficacité variable. Récemment, la photothérapie dynamique a montré quelques succès.

Conclusion

Nous rapportons un premier cas de chromoblastomycose à F. nubica chez un patient originaire du Bangladesh.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Chromoblastomycose, Fonsecaea nubica


Plan


 Iconographie disponible à l’adresse : JDP2015iconographies.pdf.


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Vol 142 - N° 12S

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