Deux cas de syndrome de choc toxique après chirurgie de volumineuses tumeurs cutanées - 27/11/15
Résumé |
Introduction |
Nous rapportons deux cas de syndrome de choc toxique après exérèse chirurgicale de tumeurs cutanées.
Observations |
Deux patients sans comorbidités (ASA1, PS : 0), sont opérés de volumineuses tumeurs cutanées avec recherche de ganglion sentinelle. La chirurgie s’est compliquée d’un syndrome de choc toxique.
Premier cas : une patiente de 67ans présentait un mélanome nodulaire achromique de l’avant-bras, indice de Breslow 15mm, diagnostiqué sur une biopsie. Une exérèse avec marges de 3cm est réalisée avec recherche de ganglion sentinelle. Le ganglion n’a pu être prélevé, le traceur n’ayant pas fixé. Le lendemain de l’intervention, la patiente a présenté une hyperthermie dans un contexte de choc vasoplégique avec apparition d’une érythrodermie généralisée. Les hémocultures ne montraient pas de germe. Six jours après l’intervention initiale, la patiente est réopérée pour une fasciite nécrosante de l’avant-bras dont les prélèvements montraient la présence d’un Staphylocoque aureus sensible à la méticilline avec présence d’Enterotoxine C. Les prélèvements locaux à la recherche de gîtes staphylococciques étaient négatifs.
Deuxième cas : un patient de 60ans était opéré d’un carcinome épidermoïde cutané récidivant, nécrotique, de 6cm de grand axe, du vertex. L’analyse du ganglion sentinelle était négative. Au 2e jour postopératoire, le patient présentait un tableau de choc septique avec un exanthème diffus et un placard nécrotique pectoral. Les hémocultures étaient positives et montraient un Streptocoque communautaire du groupe A. Le diagnostic de syndrome de choc toxique était retenu. Le patient avait été en contact quelques jours avant l’opération avec un membre de sa famille ayant la scarlatine.
Discussion |
Les syndromes de choc toxiques sont dues à la sécrétion de toxines superantigènes par le Staphylocoque aureus (SA) (TSST-1, entérotoxines A, B, C, D, E) ou par les Streptocoque bêta-hémolytique (SBH) des groupes A, B ou C (exotoxines A, B, C) responsables d’une activation inadaptée et disproportionnée du système immunitaire entraînant la libération massive de cytokines. Bien qu’exceptionnels, les chocs toxiques sont une des complications connues des interventions chirurgicales et peuvent entraîner d’importantes séquelles, voire engager le pronostic vital. Une porte d’entrée cutanée ou l’atteinte des tissus mous est souvent présente. L’injection du traceur au cours du ganglion sentinelle, en périphérie d’une tumeur potentiellement colonisée, pourrait également favoriser la pénétration du germe. Un interrogatoire à la recherche d’un contage ainsi que des prélèvements bactériologiques sur la tumeur cutanée pourraient permettre de limiter les risques de développer un choc toxique dans les suites d’une intervention chirurgicale dermatologique.
Conclusion |
Le syndrome de choc toxique est une complication rare mais grave en chirurgie dermatologique, concernant notamment les volumineuses tumeurs cutanées.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Chirurgie de la peau, Choc toxique, Ganglion sentinelle, Tumeurs cutanées
Plan
Vol 142 - N° 12S
P. S611 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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