Phaeo-hyphomycoses sous-cutanées chez deux transplantés rénaux guadeloupéens - 27/11/15
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Résumé |
Introduction |
Les phaeo-hyphomycoses sont des infections fongiques le plus souvent localisées, rarissimes mais d’incidence croissante chez les immunodéprimés, dont le traitement reste peu codifié.
Nous rapportons les deux premiers cas de phaeo-hyphomycoses en Guadeloupe, chez deux transplantés rénaux, et la problématique de leur traitement.
Observations |
Un homme de 70ans, transplanté rénal depuis 2012, sous tacrolimus, mycophenolate mofétil et prednisone, développait 3 nodules abcédés et fistulisés de la main gauche à proximité d’un ancien point de perfusion. La culture sur pus de ponction, confirmée par biologie moléculaire, identifiait un Phialemoniopsis ocularis. L’histologie montrait la présence de filaments mycéliens ramifiés au PAS. L’IRM éliminait une atteinte osseuse. Aucune localisation à distance n’était retrouvée. Le traitement comprenait une exérèse chirurgicale associée à du voriconazole 200mg 2 fois par jour, le tacrolimus diminué de moitié compte tenu des interactions. Une dégradation de la fonction rénale sous antifongiques nécessitait une reprise des dialyses. Le voriconazole était poursuivi pour une durée de 6 mois, sans rechute.
Une femme de 49ans, transplantée rénale depuis 2008, sous ciclosporine, mycophenolate mofétil et prednisone développait un nodule abcédé du pied gauche. Un Phaeoacrenomium parasiticum apparaissait dans le pus de ponction. L’histologie de la pièce d’exérèse montrait un granulome à cellules géantes et des filaments mycéliens. L’IRM ne trouvait pas d’envahissement local. Aucune localisation à distance n’était présente. La ciclosporine était diminuée de moitié. Le voriconazole 200mg 2 fois par jour était interrompu devant la dégradation de la fonction rénale. L’antifongique n’était pas repris, sans récidive à trois mois.
Discussion |
L’incidence des phaeo-hyphomycoses est croissante chez les patients sous immunosuppresseurs. Ceci pose un problème thérapeutique majeur compte tenu, d’une part, de la toxicité rénale des antifongiques envisageables en complément de l’exérèse et, d’autre part, des risques de rejet favorisés par la diminution des immunosuppresseurs.
Nous présentons le deuxième cas de phaeo-hyphomycose pour lequel une cause nosocomiale peut être discutée. Un seul autre cas similaire a été décrit, suite à une infection de machine à glace chirurgicale. Il s’agit du troisième cas rapporté d’infection à P. ocularis, et le premier aux Antilles. Nous décrivons également le premier cas d’infection à P. parasiticum aux Antilles, où 4 cas seulement de phaeo-hyphomycoses ont été rapportés.
Conclusion |
Le nombre croissant de patients sous immunosuppresseurs s’accompagne d’une incidence augmentée d’infections fongiques potentiellement dangereuses. L’apparition de nodules abcédés chez ces patients doit conduire à leur recherche. Le bénéfice du traitement systémique doit être mis en balance avec le risque de rejet induit par la diminution des immunosuppresseurs et la toxicité des antifongiques.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Greffe d’organe, Immunosuppression, Infection fungique, Mycologie, Mycose profonde, Transplantation rénale
Plan
Vol 142 - N° 12S
P. S611-S612 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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