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Une hypophysite infectieuse bactérienne bien atypique - 27/11/15

Doi : 10.1016/j.annder.2015.10.407 
E. Diaz 1, , C. Vanhaecke 1, S. Laurent-Roussel 2, L. Bricaire 3, L. Groussin 3, J. Bertherat 3, M. Bernier 4, G. Jrad 3, P. Grange 5, N. Dupin 1
1 Dermatologie, hôpital Cochin, Paris, France 
2 Anatomopathologie, hôpital Cochin, Paris, France 
3 Endocrinologie, hôpital Cochin, Paris, France 
4 Anatomopathologie, hôpital Foch, Suresnes, France 
5 CNR syphilis, hôpital Cochin, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La syphilis secondaire est caractérisée par un grand polymorphisme clinique. Nous rapportons un cas de syphilis secondaire avec hypophysite chez un patient séronégatif pour le VIH.

Observations

Un homme homosexuel de 24ans sans antécédent présentait des céphalées très intenses d’apparition brutale. Une TDM cérébrale montrait une masse intrasellaire de 11×9mm, de densité graisseuse avec rehaussement de la paroi, l’IRM cérébrale une masse intrasellaire de 16×12×11,5mm, avec compression chiasmatique modérée évoquant un adénome hypophysaire non sécrétant ou un craniopharyngiome atypique. Les axes endocriniens n’étaient pas atteints. L’aspect macroscopique peropératoire était très atypique et non évocateur de craniopharyngiome. L’histologie montrait un infiltrat inflammatoire à prédominance lymphocytaire avec tissu de granulation, d’aspect réactionnel, sans signe de spécificité et sans infiltration tumorale.

Les suites post-opératoires étaient marquées par des complications variées (diabète insipide, insuffisance corticotrope et thyréotrope, épistaxis sévère avec radio-embolisation). À distance de l’intervention, l’examen dermatologique montrait des macules cuivrées des paumes et des plantes et une plaque fauchée de la langue. Le VDRL était à 1/32, une PCR Tp sur la plaque linguale était positive, la sérologie VIH était négative. La ponction lombaire ne montrait pas de méningite, la PCR pour Tp et le VDRL dans le LCR étaient négatifs. Une immuno-histochimie (IHC) avec un anticorps anti-tréponémique sur la pièce opératoire montrait une infiltration par de nombreux spirochètes avec une répartition préférentielle périvasculaire. Le patient était traité par 14jours de PENICILLINE G IV avec succès. Le titre de VDRL avait diminué de 3 dilutions à 3 mois du traitement. L’interrogatoire révélait que le patient avait consulté en ville pour une ulcération du gland 1 mois avant le début des céphalées.

Discussion

Il s’agit du premier cas rapporté d’hypophysite syphilitique chez un patient séronégatif pour le VIH. Un cas similaire a été rapporté chez un patient infecté par le VIH avec atteinte de la tige pituitaire. Aucune analyse histologique avec IHC anti-spirochète n’avait apporté la preuve de l’atteinte hypophysaire par le spirochète. Cette atteinte entre dans le cas d’une syphilis secondaire sans neurosyphilis compte tenu de la chronologie, de l’atteinte cutanée concomitante et de la situation anatomique de l’antéhypophyse (n’appartenant pas au système nerveux central). Le tropisme hypophysaire du tréponème est peu connu, des dermatologues et des endocrinologues.

Conclusion

Nous rapportons un cas original d’hypophysite syphilitique confirmant le caractère varié et polymorphe de la syphilis. La sérologie TPHA-VDRL doit être proposée plus systématiquement chez les sujets à risque.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Hypophysite, Immuno-histochimie, Syphilis, TPHA-VDRL


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Vol 142 - N° 12S

P. S616 - décembre 2015 Retour au numéro
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