Un purpura plus révélateur qu’il n’en a l’air… - 27/11/15
Résumé |
Introduction |
Le bilan étiologique d’un purpura vasculaire peut être négatif mais il faut traquer les infections paucisymptomatiques chez les patients à risque. Nous rapportons un purpura révélateur d’une fièvre Q chronique chez un homme porteur d’une prothèse aortique.
Observations |
Un purpura peu infiltré des membres inférieurs évoluait depuis 10jours chez un homme de 61ans ayant pour principaux antécédents : 2 endocardites, remplacement de valve aortique, intervention de Bentall (remplacement de la partie ascendante de l’aorte par une prothèse). En dehors d’une fièvre à 38C, l’examen clinique était normal sans souffle cardiaque et l’état général conservé. La CRP était à 20mg/L. Un bilan infectieux (hémocultures sur 5jours, sérologies VIH, VHB, VHC, syphilis, chlamydiae, bartonelle, brucellose, mycoplasme, scanner TAP à la recherche d’un foyer infectieux profond) était négatif. L’examen histologique cutané montrait une vascularite leucocytoclasique, des dépôts granuleux de C3, C1q, IgM, IgA dans les parois des capillaires du derme. Il n’existait ni végétation ni fuite valvulaire à l’ETT mais l’ETO trouvait un épaississement de la partie postérieure du tube de Bentall, confirmé à l’angioscanner aortique avec un hypermétabolisme circonférentiel homogène au pet-scanner cardiaque. La sérologie Coxiella burnetti était positive. Le diagnostic retenu était celui d’une infection de la prothèse aortique à C. burnetii. Un traitement associant doxycycline 200mg/j et hydroxychloroquine 400mg/j pour une durée de 18 mois était débuté. L’interrogatoire révélait une possible contamination par consommation de fromage de chèvre non pasteurisé. L’évolution était favorable avec disparition du purpura et de la fièvre.
Discussion |
La fièvre Q chronique est une maladie infectieuse rare, touchant une population à risque (porteurs de valve, prothèses vasculaires, femmes enceintes, immunodéprimés). La transmission de C. burnetii se fait principalement par inhalation au contact d’animaux domestiques ou sauvages, plus rarement par ingestion. Elle conduit chez ces patients à des endocardites et des infections vasculaires sur anévrysmes ou prothèses. Le diagnostic se fait sur sérologie, culture, PCR ou immuno-histochimie. Le traitement consiste en une bithérapie par doxycycline et hydroxychloroquine, seule association ayant une activité bactéricide par mécanisme d’alcalinisation. Le bilan étiologique d’un purpura vasculaire doit être exhaustif, surtout chez un patient à risque d’infection, y compris devant un état général conservé. Le pet-scanner cardiaque, très peu utilisé, peut conforter un diagnostic d’infection vasculaire ou d’endocardite dans les formes difficiles.
Conclusion |
Nous rapportons un cas d’infection de prothèse aortique à C. burnetti révélé par un purpura vasculaire des membres inférieurs.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Bentall, Coxiella burnetti, Endocardite, Fièvre Q chronique, Pet-scanner cardiaque, Purpura
Plan
Vol 142 - N° 12S
P. S619 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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