Infection cutanéo-muqueuse disséminée à Acanthamoeba chez une patiente immunodéprimée - 27/11/15
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Résumé |
Introduction |
Acanthamoeba est une amibe, fréquemment retrouvée dans l’environnement. Ce protozoaire est rarement responsable de kératite et d’encéphalite chez des patients immunodéprimés. L’atteinte cutanéo-muqueuse est exceptionnelle.
Observations |
Une jeune femme de 25ans atteinte de mucoviscidose, greffée pulmonaire en 2012, traitée par tacrolimus et prednisolone, était hospitalisée pour une détresse respiratoire. Elle avait de multiples nodules sous-cutanés inflammatoires sur les membres inférieurs et un nodule du palais dur. La biopsie cutanée était peu contributive avec des colorations PAS et GROCOTT négatives. Le bilan microbiologique cutané et sanguin à la recherche d’une étiologie bactérienne, mycologique, et virologique était négatif.
Les lésions cutanées évoluaient sur deux mois avec un aspect violacé puis nécrotique. L’état général de la patiente s’altérait malgré un traitement probabiliste antibiotique, antifongique et antiviral. Les nouvelles biopsies cutanées montraient une panniculite neutrophilique nécrosante, une vascularite nécrosante et thrombosante, sans signe d’hémopathie. Les colorations étaient à nouveau négatives. Un dépôt de C3 et d’IgM était constaté dans la paroi de certains capillaires du derme. Les analyses microbiologiques, la recherche d’ARN 16S et de leishmaniose étaient toujours négatives. Le nodule du palais s’ulcérait et l’histologie montrait une nécrose avec de très nombreuses levures mycéliennes compatibles avec Candida, et de petites inclusions éosinophiles pouvant faire évoquer des mycoses profondes. Malheureusement, la patiente déclarait brutalement un sepsis à staphylocoque doré résistant à la méticilline, avec une détresse respiratoire aiguë sévère et décédait.
Une relecture post-mortem, par un anatomo-pathologiste spécialisé, permettait de suspecter la présence de protozoaires intralésionnels évocateurs d’amibe au sein de lésions nécrosantes et suppurées diffuses. Ce diagnostic était confirmé par biologie moléculaire avec une PCR Acanthamoeba (rDNA 18s) positive.
Discussion |
Dans la littérature, les cas d’infection disséminée à Acanthamoeba avec atteinte cutanéo-muqueuse sont rares, avec cinq cas décrits chez des greffés pulmonaires. L’aspect est celui de nodules inflammatoires puis ulcéro-nécrotiques d’évolution subaiguë. L’encéphalite granulomateuse est rapportée (environ 300 cas) chez des patients immunodéprimés, mais absente chez notre patiente. Le diagnostic histologique est difficile car les amibes peuvent ressembler à des macrophages, et c’est surtout la PCR spécifique qui permet un diagnostic positif. Le traitement reste lui aussi difficile, avec une mortalité élevée.
Conclusion |
L’infection disséminée à Acanthamoeba est une infection rare et le plus souvent fatale. Son diagnostic doit être évoqué devant des nodules inflammatoires ou nécrotiques disséminés chez un patient immunodéprimé, et chez qui le bilan infectieux reste négatif.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Acanthamoeba, Immunodépression, Infection cutanée diffuse, Nodules nécrotiques
Plan
Vol 142 - N° 12S
P. S625-S626 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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