Leishmaniose cutanée et infection par le VIH en Guyane française : série de 33 cas - 27/11/15
Résumé |
Introduction |
La leishmaniose cutanée est endémique en Guyane française (GF). L’incidence y est estimée à 2 cas/1000 habitants. Cinq espèces sont présentes en GF et ont toutes un tropisme cutané. La grande majorité des cas est due à L. guyanensis. La prévalence du VIH en Guyane française est importante (1 %). Peu de données dans la littérature décrivent l’association VIH leishmaniose cutanée, les études concernent surtout la leishmaniose viscérale. L’objectif de l’étude était de préciser les données cliniques de ces cas de leishmanioses associées au VIH.
Matériel et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective réalisée à partir des données du DMI2 et de la base de données des patients suivis en dermatologie au centre hospitalier de Cayenne. Les données démographiques, cliniques, biologiques, immunologiques et thérapeutiques sont analysées.
Résultats |
Nous décrivons 33 cas de leishmaniose cutanée chez des patients infectés par le VIH. La moyenne d’âge était de 42ans. Vingt-cinq avaient une forme cutanée localisée, 4 formes cutanéo-muqueuses dont 2 dans le cadre d’une forme disséminée, 4 avaient une forme disséminée sans atteinte muqueuse. La clinique était majoritairement ulcéro-nodulaire, 2 avaient plus de 100 lésions, 23 avaient moins de 5 lésions, 11 avaient une lymphangite et 7, des adénopathies. L’espèce était dans 13 cas due à L. guyanensis, 1 L. braziliensis, 1 L. lainsoni, indéterminée pour les autres. Le taux de CD4 était inférieur à 200/mm3 chez 14 patients. Pour 23 des 33 cas le traitement a été majoré par rapport au standard, 24 ont eu une guérison finale et 7 étaient perdus de vue.
Discussion |
Le profil clinique de la leishmaniose cutanée est modifiée par l’infection VIH : les formes muqueuses sont plus fréquentes : 12 % dans notre étude versus<2 % si non infection par le VIH, dans notre expérience en Guyane. On constate la même différence concernant les formes disséminées : 18 % dans notre étude versus<5 % dans notre expérience en Guyane. La réponse thérapeutique est moins bonne avec, dans plus de la moitié, des cas, une nécessité de traitement complémentaire. Ces données précisent les données de la littérature. Il s’agit de la plus grande série décrite jusqu’alors pour les patients VIH+ atteints de leishmaniose cutanée majoritairement due à L. guyanensis.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Leishmaniose cutanée, Leishmaniose muqueuse, VIH
Plan
Vol 142 - N° 12S
P. S626 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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