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Le prurit aquagénique est présent dans toutes les néoplasies myéloprolifératifves : étude clinique chez 70 patients - 27/11/15

Doi : 10.1016/j.annder.2015.10.438 
C. Le Gall-Ianotto 1, 2, , E. Brenaut 1, M. Gouillou 3, K. Lacut 3, E. Nowak 3, A. tempescul 4, C. Berthou 4, V. Ugo 5, J.-L. Carre 6, L. Misery 7, J.-C. Ianotto 8
1 Service dermatologie, CHU de Brest, hôpital Augustin-Morvan, France 
2 Laboratoire de neurosciences de Brest, UBO, France 
3 CIC/Inserm0502, France 
4 Hématologie clinique, CHU de Brest, hôpital Augustin-Morvan, France 
5 Laboratoire d’hématologie, CHU de Brest, hôpital Augustin-Morvan, France 
6 Laboratoire de biochimie, CHRU de Brest, France 
7 Dermatologie, CHRU de Brest, France 
8 Hématologie clinique, CHRU de Brest, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le prurit aquagénique (PA) est une sensation intense de picotements après un contact avec l’eau. C’est le symptôme le plus handicapant décrit par les patients atteints de polyglobulie Vaquez (PV). Un prurit est également décrit dans les 2 autres néoplasies myéloprolifératives (NMP) : la thrombocytémie essentielle (TE) et la myélofibrose (MF) sans toutefois préciser s’il s’agit de PA ou non.

Matériel et méthodes

Nous avons mené une étude prospective (questionnaire) sur 70 patients pris en charge pour NMP (43 PV, 15 TE et 12 MF) ayant déclarés souffrir de PA à un moment donné de leur maladie. L’objectif principal de cette étude était de décrire les circonstances de survenue, de durée et les caractéristiques du prurit, ainsi que l’influence des traitements cytoréducteurs reçus. Le deuxième objectif était de déterminer s’il existe un seul PA commun à tous les NMP ou plusieurs types de PA, ceci en fonction des NMP.

Observations

Le premier résultat de cette étude était que les patients ayant une TE ou une MF décrivaient également un PA.

Résultats

Comparativement, les patients PV étaient plus nombreux à décrire la survenue du PA avant le diagnostic de leur hémopathie (p<0,05). De plus, le délai moyen d’apparition du PA avant le diagnostic de la PV était plus long que pour les 2 autres SMP. Les patients ayant une PV semblaient également être plus sensibles à n’importe quel type de contact avec l’eau. Une influence importante de la température de l’eau (balnéation chaude) a été mise en évidence pour la PV et la MF, mais pas dans la TE (p<0,05). De plus, les patients ayant une PV ou une MF avaient des poussées prurigineuses plus longues et plus handicapantes avec un grattage pouvant aller jusqu’à l’excoriation. Selon les NMP, les parties du corps touchées par le PA différaient légèrement. En revanche, il n’existait pas de différence significative entre les NMP concernant l’inducteur du PA, le type de prurit, l’intensité et l’impact global sur leur vie quotidienne. Au moment du questionnaire, 42 des 70 patients (8 TE, 6 MF, 28 PV) souffraient encore de PA en dépit d’une réponse hématologique complète (RHC) pour 20 de ces patients (14 PV, 5 TE et 1 MF). Les traitements cytoréducteurs semblaient être plus efficaces pour résoudre le PA dans les TE et MF (47 % et 50 % respectivement) que dans la PV (33 %) (p<0,05).

Discussion

En résumé, cette étude montre que le PA n’est pas un symptôme exclusif à la PV mais peut aussi être un symptôme de MF ou de TE. Certaines différences cliniques entre les sous-types de NMP ont été mises en évidence.

Conclusion

Le PA est donc présent dans les tous les NMP. Une analyse clinico-biologique plus poussée permettra de mieux comprendre sa physiopathologie et d’envisager de nouveaux traitements du PA.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Myélofibrose, Polyglobulie de Vaquez, Prurit aquagénique, Thrombocythémie essentielle


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Vol 142 - N° 12S

P. S631 - décembre 2015 Retour au numéro
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