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Sarcoïdose induite par le nivolumab, un anticorps monoclonal anti-PD-1, chez un patient atteint d’un mélanome stade III - 27/11/15

Doi : 10.1016/j.annder.2015.10.442 
F.-X. Danlos 1, , C. Pagès 1, B. Baroudjian 1, L. Vercellino 2, M. Battistella 3, M. Mimoun 4, M. Jebali 1, M. Bagot 1, A. Tazi 5, C. Lebbé 1
1 Service de dermatologie, AP–HP, hôpital Saint-Louis, Paris, France 
2 Service de médecine nucléaire, AP–HP, hôpital Saint-Louis, Paris, France 
3 Service d’anatomopathologie, AP–HP, hôpital Saint-Louis, Paris, France 
4 Service de chirurgie plastique, AP–HP, hôpital Saint-Louis, Paris, France 
5 Service de pneumologie, AP–HP, hôpital Saint-Louis, Paris, France 

Corresponding author.

Résumé

Introduction

Nous rapportons l’observation d’une sarcoïdose induite par le nivolumab, un anticorps monoclonal anti-programmed-death 1 (PD-1), chez un patient atteint de mélanome.

Observation

Il s’agit d’un patient de 57ans, chez qui un mélanome desmoplastique de l’aile droite du nez (Breslow 4mm, Clark 5) avait été traité en 2011 par une résection tumorale complète. En mai 2013, le mélanome récidivait sous la forme d’une tumeur nécrosante et ulcérée de 27×43mm. Le bilan d’extension ne montrait pas de métastase. Il n’y avait pas de mutations de BRAF, NRAS ni de cKIT. L’extension locale ne permettait pas d’envisager un traitement chirurgical. Le patient était inclus dans l’essai thérapeutique CA209-066 (nivolumab 3mg/kg/2 semaines versus dacarbazine), et recevait une première perfusion de nivolumab le 6 août 2013. À quatre mois de traitement, il présentait une réponse partielle selon les critères RECIST, et en juin 2014 une rémission complète. Paradoxalement, il était noté l’apparition d’adénomégalies supracentimétriques hilaires bilatérales non compressives et médiastinales. Une TEP TDM montrait une lésion hypermétabolique (SUV max 5,3) sous-cutanée de sa cicatrice d’appendicectomie et des adénopathies hilaires. Il avait une lymphopénie à 1430/mm3, des taux de LDH, d’enzyme de conversion de l’angiotensine et une électrophorèse des protéines sans anomalies. Une biopsie cutanée objectivait un infiltrat de granulomes épithélioïdes sans nécrose. Les colorations de Ziehl et PAS étaient négatives. Le diagnostic de sarcoïdose ganglionnaire hilaire et cutanée, induite par le traitement anti-PD-1, était retenu. Le patient n’a pas reçu de corticothérapie. En janvier 2015, il était toujours en rémission complète et les lésions granulomateuses avaient régressé sur la TEP.

Discussion

À notre connaissance, il s’agit du premier cas de sarcoïdose induite par un anti-PD-1. La sarcoïdose est une affection granulomateuse systémique d’étiologie indéterminée, caractérisée par une infiltration tissulaire pathologique de lymphocytes T CD4 helper de type 1 (Th1) et de monocytes/macrophages activés, organisés en granulomes. Les anticorps monoclonaux de type immune checkpoint blockade modifient les interactions entre lymphocytes T cytotoxiques, lymphocytes Th1/Th17 et T régulateurs. Il a été récemment montré que PD-1 était surexprimé par les lymphocytes T CD4 circulants et tissulaires chez les patients atteints de sarcoïdose, et que la voie PD-1 pourrait être importante dans le développement et l’évolution des granulomatoses. Les thérapies ciblant CTLA-4 et PD-1 pourraient ainsi conduire à des réactions granulomateuses pathologiques.

Conclusion

La survenue de nouvelles lésions cutanées et/ou d’adénomégalies au cours du suivi d’un mélanome métastatique traité par immunothérapies peut être en rapport avec la survenue d’une sarcoïdose.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Immunothérapie, Mélanome, Sarcoïdose, Nivolumab, Anti-PD-1


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Vol 142 - N° 12S

P. S633 - décembre 2015 Retour au numéro
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