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Premier cas de réaction urticarienne induite par le rituximab en regard de lésions de lupus tumidus - 27/11/15

Doi : 10.1016/j.annder.2015.10.464 
G. Bohelay 1, , L. Rousset 1, A. Lévy 2, R. Arana 2, L. Laroche 1, F. Caux 1
1 Service de dermatologie, AP–HP, hôpital Avicenne, Bobigny, France 
2 Service d’anatomie et de cytologie pathologiques, AP–HP, Bobigny, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le rituximab (RTX) est un anticorps monoclonal anti-CD20 utilisé dans le traitement du lupus érythémateux (LE). Nous rapportons un cas de réaction urticarienne immédiate au RTX localisée en regard de lésions cutanées lupiques.

Observation

Une femme de 50ans aux antécédents familiaux de LE développait des plaques érythémato-œdémateuses des membres et du tronc. Elle présentait des anticorps antinucléaires (1 :1600) et des anticorps anti-mitochondrie de type 2 (1:320). L’histologie montrait un infiltrat modérément dense du derme moyen et profond, renforcé en périvasculaire sans vascularite, compatible avec une lésion de LE. L’infiltrat était composé de lymphocytes T (LT) CD4+ et d’un tiers de lymphocytes B CD20+ polyclonaux. Le diagnostic de lupus tumidus sans atteinte extracutanée du LE était retenu. Les lésions résistaient à l’hydroxychloroquine seule et en association à la prednisone. Une rhabdomyolyse sévère faisait arrêter l’hydroxychloroquine. Du fait de l’impact psychologique sévère et de la mauvaise compliance aux traitements oraux, un traitement par RTX était débuté. La patiente recevait 2 perfusions de 1g de RTX distantes de 14jours, après une prémédication par méthylprednisolone et Polaramine®. Trente minutes après le début de la première perfusion, des papules œdémateuses et prurigineuses apparaissaient en regard des plaques de LE, sans lésions en peau saine ni signes d’anaphylaxie sévère. Une heure après l’interruption de la perfusion et 5mg de Polaramine®, la disparition de l’éruption permettait de terminer la perfusion. L’examen histologique d’une papule urticarienne montrait la persistance d’un infiltrat lymphocytaire, sans signe d’urticaire ni de vascularite, composé principalement de LT CD4+ avec de rares LT CD8+ n’exprimant pas le granzyme B et quelques mastocytes et éosinophiles, sans neutrophiles ni LT NK. Les dosages sériques (fractions du complément, histamine et tryptase) réalisés pendant la réaction urticarienne étaient normaux. La concentration sérique en RTX dépassait 50μg/mL. Les anticorps anti-CD20 étaient inférieurs à 5ng/mL. Il n’y a pas eu de récidive lors de la deuxième perfusion de RTX.

Discussion

Cette observation constitue le premier cas de réaction urticarienne induite par le RTX en regard de lésions de LE cutané. De telles réactions sont rapportées dans les lymphomes B cutanés. Elles pourraient être secondaires au relargage local de médiateurs secondaire à la cytotoxicité à médiation cellulaire dépendant des anticorps ou celle dépendante de l’activation du complément induites par le RTX. Il est possible que ces réactions anaphylactoïdes localisées puissent intéresser d’autres dermatoses inflammatoires, avec une intensité variable selon l’importance de l’infiltrat lymphocytaire B.

Conclusion

Les dermatologues doivent connaître ces réactions urticariennes limitées aux lésions lupus, dont la bénignité ne doit pas faire interrompre le traitement par RTX.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Lupus tumidus, Réaction urticarienne, Rituximab


Plan


 Iconographie disponible à l’adresse : JDP2015iconographies.pdf.


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Vol 142 - N° 12S

P. S644 - décembre 2015 Retour au numéro
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