Hidradénites eccrines neutrophiliques induites par les inhibiteurs de BRAF - 27/11/15
Résumé |
Introduction |
Les inhibiteurs de BRAF (iBRAF) induisent de nombreux effets secondaires cutanés. Nous rapportons ici 2 cas d’hidradénite eccrine neutrophilique (HEN) survenus sous ces traitements.
Observations |
Cas no 1 : à j3 d’un traitement par dabrafénib 150mg×2/j en première ligne pour un mélanome métastatique stade IV muté BRAFV600E chez un homme de 40ans, apparaissaient un exanthème granité du tronc et de la racine des membres touchant 50 % de la surface corporelle, avec quelques pustules, un œdème du visage et une fièvre à 39C associés à une hyperleucocytose à neutrophiles (15 510/mm3) sans hyperéosinophilie et à un syndrome inflammatoire (CRP à 191mg/L). Le reste du bilan était normal. Les biopsies cutanées montraient une métaplasie malpighienne des glandes et conduits sudoraux qui étaient infiltrés par des polynucléaires neutrophiles avec quelques nécroses focales. Le diagnostic d’HEN induit par le dabrafénib était retenu. L’éruption disparaissait après arrêt du dabrafénib et sous dermocorticoïdes. Devant la sévérité du tableau clinico-biologique, le dabrafénib était remplacé par le vemurafenib, avec réapparition de rares lésions identiques d’HEN ne nécessitant pas son arrêt. Cas no 2 : à j4 d’un traitement par vemurafenib 960mg×2/j pour un mélanome métastatique stade IV muté BRAFV600 chez une femme de 22ans, survenait un placard infiltré érythémateux du dos du pouce gauche sans fièvre associé à un syndrome inflammatoire biologique (CRP à 54mg/L). La biopsie cutanée montrait un aspect identique au patient précédent. En raison de nombreux autres effets secondaires, le vemurafenib était remplacé par le dabrafénib avec guérison de cette éruption et sans récidive ultérieure.
Discussion |
L’HEN est une dermatose neutrophilique rare. Sa survenue est essentiellement décrite au cours de chimiothérapies type cytarabine ou anthracyclines pour une hémopathie (principalement leucémie aiguë myéloblastique). Nous rapportons 2 cas d’HEN sous les 2 iBRAF disponibles, d’apparition très rapide après leur introduction, très polymorphes cliniquement malgré un aspect histologique superposable, se distinguant des syringométaplasies décrites sous iBRAF par la présence de nombreux neutrophiles. Une toxicité directe sur les glandes sudorales et/ou une activation paradoxale de la voie des MAP-kinases induisant une prolifération des cellules eccrines comme dans les syringométaplasies, auxquelles s’ajouterait un mécanisme impliquant les neutrophiles, pourraient intervenir dans la survenue d’HEN.
Conclusion |
A la liste des effets secondaires cutanés des iBRAF s’ajoute l’HEN, survenant rapidement après leur introduction, d’aspect clinique polymorphe. Le changement d’iBRAF n’induit pas obligatoirement une récidive de l’HEN.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Dabrafénib, Hidradénite eccrine neutrophilique, Inhibiteur de BRAF, Vemurafenib
Plan
Vol 142 - N° 12S
P. S646 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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