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Pneumopathie interstitielle induite par l’ipilimumab - 27/11/15

Doi : 10.1016/j.annder.2015.10.471 
F. Lombart 1, , C. Boulard 1, N. Litrowski 1, A.-B. Duval Modeste 1, F. Tetart 1, S. Dominique 2, P. Joly 1
1 Service de dermatologie, hôpital Charles-Nicolle, Rouen, France 
2 Service de pneumologie, hôpital Charles-Nicolle, Rouen, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’ipilimumab, nouveau traitement dans le mélanome malin métastatique, a de très rares effets indésirables pulmonaires. Nous rapportons un cas de pneumopathie interstitielle dans une forme jusque là non décrite.

Observation

Une femme de 46ans, était traitée par ipilimumab après échec d’un traitement par vemurafenib pour un mélanome SSM du dos de Breslow 2mm opéré en 2011, compliqué de métastases pulmonaires, hépatiques et ganglionnaires axillaires en 2013, puis d’une lésion cérébrale en juillet 2014. À j5 de la première perfusion d’ipilimumab à 3mg/kg, la patiente présentait une dyspnée fébrile avec toux sèche, d’aggravation rapidement progressive, motivant une hospitalisation. L’examen trouvait une polypnée (saturation 94 % en air ambiant) sans râles crépitants. La radiographie thoracique montrait des opacités interstitielles bilatérales. Le scanner trouvait les métastases pulmonaires et des opacités en verre dépoli bilatérales et diffuses. Le lavage broncho-alvéolaire montrait : cellules totales à 2,28 G/L avec lymphocytes à 76 %. En immunophénotypage, 98 % des lymphocytes étaient CD3+, avec un rapport CD4/CD8>4. Il n’était pas trouvé de cellule maligne. Le bilan biologique montrait une CRP à 118mg/L et une lymphopénie à 0,93 G/L. Les recherches bactériologiques, virologiques et mycologiques étaient toutes négatives. Une pneumopathie médicamenteuse à l’ipilimumab était suspectée et les antibiotiques introduits à l’admission étaient arrêtés à j4. L’évolution spontanée était favorable, avec régression rapide des signes cliniques et radiologiques. Le scanner à 3 semaines montrait une régression de la pneumopathie. Une chimiothérapie par temozolomide était décidée en relais devant le risque de rechute de la pneumopathie à la reprise de l’ipilimumab.

Discussion

L’ipilimumab est un anticorps monoclonal anti-cytotoxic T-lymphocyte antigen-4 (CTLA), qui potentialise la réponse immunitaire des lymphocytes T contre la tumeur. Les effets indésirables les plus fréquemment décrits sont d’origine immunologique, notamment colites, hépatites et hypophysites. Dans la littérature, quelques rares cas de sarcoïdose ou de réaction granulomateuse (sarcoïdosis-like reaction) apparues après plusieurs perfusions d’ipilimumab ont été rapportés. Un cas de pneumopathie organisée survenue à 2 mois du début du traitement par ipilimumab, d’évolution favorable sous corticothérapie 2mg/kg, a également été publié. Notre cas se distingue de ces observations par son installation rapide dès la première perfusion, par sa présentation radiologique différente des cas déjà décrits et par sa résolution spontanée. Ces points particuliers évoquent un phénomène toxique lié au médicament.

Conclusion

Ce cas incite à être attentif à la tolérance respiratoire immédiate de ce médicament. Les signalements en pharmacovigilance sont souhaitables pour déterminer l’incidence réelle de ce nouvel effet indésirable de l’ipilimumab.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Pneumopathie, Effet secondaire, Ipilimumab, Mélanome


Plan


 Iconographie disponible à l’adresse : JDP2015iconographies.pdf.


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Vol 142 - N° 12S

P. S647 - décembre 2015 Retour au numéro
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  • Éruption de type MADISH due aux BRAF inhibiteurs : 2 cas
  • A. Eyraud, A. Gey, L. Boursault, B. Milpied, A. Taieb, C. Dutriaux
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  • Évaluation de la qualité de vie (QdV) chez des patients atteints d’un mélanome métastatique traités par vemurafenib (V) et cobimetinib (C)
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