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Diplégie faciale au cours du traitement adjuvant d’un mélanome par dabrafénib/trametinib - 27/11/15

Doi : 10.1016/j.annder.2015.10.476 
C. Gaudy-Marqueste 1, , Q. Magis 1, S. Mallet 1, C. Grapperon 2, S. Monestier 1, M.-A. Richard 1, J.-J. Grob 1
1 Dermatologie et cancérologie cutanée, Aix-Marseille université, AP–HM, Marseille, France 
2 Neurologie, Aix-Marseille université, AP–HM, Marseille, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Quelques cas de diplégie faciale ont été rapportés sous vemurafenib. Nous rapportons un cas original par sa survenue en situation adjuvante sous combinaison anti-BRAF/anti-MEK.

Observation

Un homme de 45ans sans antécédent était traité dans l’essai thérapeutique adjuvant COMBI-AD comparant l’association dabrafénib/trametinib (dabra/trame) au placebo pour un mélanome BRAF V600E muté de stade IIIA. Cinq mois après le début du traitement apparaissaient une asthénie et une faiblesse musculaire des membres inférieurs suivies d’une altération de l’état général, de troubles de la vigilance et de paresthésies diffuses. L’examen clinique objectivait une diplégie faciale bilatérale, une dysarthrie, une dysphonie, un déficit moteur global, une instabilité tensionnelle et une abolition des réflexes tendineux aux 4 membres évoquant une polyradiculonévrite. Une levée d’aveugle confirmait qu’il avait reçu la combinaison dabra/trame. La recherche d’une étiologie infectieuse était négative. Les anticorps antinucléaires, anti-SSA et anti-GM2 (sous-type IgM) étaient faiblement positifs, les anticorps anti-gangliosides, anti-MAG et anti-neuronaux étaient indétectables. L’analyse du liquide céphalorachidien et l’électromyogramme écartaient le diagnostic de polyradiculonévrite initialement suspecté. Le scanner cérébral éliminait une évolution métastatique du mélanome mais l’IRM objectivait une prise de contraste bilatérale prédominant au niveau du ganglion géniculé, affirmant le diagnostic de névrite faciale bilatérale. Le tableau clinique s’améliorait sous corticoïdes. Huit mois après l’arrêt du traitement, aucune évolution métastatique n’était décelée.

Discussion

Les principales causes de diplégie faciale (traumatique, infectieuse, neurologique, métabolique, vasculaire, paranéoplasique) ont été éliminées chez notre patient. Le diagnostic de diplégie faciale idiopathique reste possible mais le caractère bilatéral et l’amélioration rapide après l’arrêt du traitement sont en faveur d’un effet du dabra/trame. Plusieurs observations de diplégie faciale survenues sous anti-BRAF sont rapportées dans la littérature chez des patients en situation métastatique et sous vemurafenib. Une activation paradoxale de la voie des MAP-kinases avec prolifération des cellules de Schwann ainsi qu’une origine auto-immune sont discutées. Aucun cas n’a été décrit sous dabrafénib ou anti-MEK.

Conclusion

La diplégie faciale est un effet secondaire rare des inhibiteurs de BRAF. L’arrêt du traitement permet en général une régression rapide de la symptomatologie.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Dabrafénib, Diplégie faciale, Mélanome


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Vol 142 - N° 12S

P. S650 - décembre 2015 Retour au numéro
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