Intérêt du traitement par anticorps anti-PD-1 dans les mélanomes muqueux métastatiques : 2 cas - 27/11/15
Résumé |
Introduction |
Les mélanomes muqueux représentent entre 1 et 3 % des mélanomes, et les immunothérapies sont mal ou peu évaluées dans cette pathologie. Nous rapportons ici les cas de 2 patientes traitées par un anticorps anti-PD-1, le pembrolizumab, pour un mélanome muqueux métastatique. Le traitement était délivré en Autorisation Temporaire d’Utilisation (ATU) à la dose de 2mg/kg toutes les 3 semaines, avec une remarquable réponse tumorale.
Observations |
Cas no 1 : une femme de 72ans était suivie pour un mélanome vaginal avec envahissement locorégional (masse intravaginale de 47×30mm) et métastases ganglionnaires inguinales bilatérales. Elle était traitée par pembrolizumab 5 semaines après 4 perfusions d’ipilimumab et après échec d’un premier traitement par imatinib (C-KIT amplifié non muté). La réévaluation radiologique après 8 perfusions montrait une très bonne réponse avec une lésion vaginale non mesurable et une diminution de plus de 25 % des adénopathies inguinales. Le traitement est poursuivi (12 perfusions reçues) avec une bonne tolérance en dehors d’un vitiligo de grade 1. Cas no 2 : une femme de 67ans ayant un mélanome anal, C-KIT et BRAF non mutés, avec métastases pulmonaires, périrénales, péritonéales et du psoas, était traitée par pembrolizumab, 12 semaines après 4 cures d’ipilimumab et après échec de 6 autres traitements (dacarbazine, fotemustine, cisplatine, paclitaxel, sorafenib et tamoxifène). Le scanner de réévaluation après 3 cures de pembrolizumab montrait une régression franche avec plus de 30 % de régression de toutes les lésions cibles (nodule pulmonaire : 5,4mm vs 9,5mm ; nodule périrénal : 8mm vs 16mm ; masse sous-rénale : 32mm vs 48mm). Le traitement est actuellement poursuivi (5 perfusions reçues), avec apparition d’une hypothyroïdie de grade 2.
Discussion |
Le pembrolizumab et le nivolumab sont des anticorps monoclonaux ciblant PD-1 qui ont reçu une ATU dans le traitement du mélanome métastatique. Du fait de la faible fréquence des mutations BRAF (2 à 5 %) et C-KIT (10 à 15 %), les mélanomes muqueux sont rarement accessibles aux thérapies ciblées. Del Vecchio et al. ont montré que les taux de réponse tumorale à l’ipilimumab étaient sensiblement les mêmes pour des mélanomes muqueux et cutanés. De plus, Min et al. ont décrit un cas de mélanome sinusien avec une très bonne réponse aux anti-PD-1 après traitement par ipilimumab. Sans pouvoir éliminer un effet retardé du traitement par ipilimumab ou même un effet synergique des deux immunothérapies, les réponses ont été importantes chez nos deux patientes atteintes de mélanome muqueux inopérable sans mutation identifiée. La réponse était majeure chez la patiente au stade III (traitement de deuxième ligne) et moins importante chez la patiente au stade IV (en huitième ligne de traitement).
Conclusion |
L’utilisation des immunothérapies anti-PD-1 paraît avoir un intérêt dans le traitement du mélanome muqueux métastatique ; une étude de grande ampleur est nécessaire pour le confirmer.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Anticorps anti-PD-1/PD-L1, Immunothérapie, Mélanome muqueux, Pembrolizumab
Plan
Vol 142 - N° 12S
P. S651 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?