Syndrome leucémoïde associé à un mélanome métastatique - 27/11/15
Résumé |
Introduction |
Le syndrome leucémoïde est un syndrome paranéoplasique le plus souvent associé aux leucémies et aux carcinomes pulmonaires, digestifs ou rénaux. Nous rapportons un cas de syndrome leucémoïde associé à un mélanome.
Observation |
Une femme de 68ans était suivie en dermatologie pour un mélanome métastatique. Dans ses antécédents, on trouvait une maladie cœliaque et une allergie à l’amoxicilline. En août 2014, son mélanome avait été diagnostiqué sur une masse nodulaire du bras gauche, sans primitif mis en évidence. Le mélanome n’était pas BRAF muté, mais NRAS muté, d’emblée métastatique aux niveaux pulmonaire, ganglionnaire, surrénalien et cutané. Elle avait reçu un traitement par ipilimumab (4 cures) et une radiothérapie sur la masse du bras gauche. Devant une progression tumorale, elle était en attente d’un traitement dans le cadre d’un protocole thérapeutique. La patiente était hospitalisée pour une altération de l’état général, ECOG 3, associée à une dyspnée subaiguë. L’examen clinique montrait une masse tumorale bourgeonnante et nécrotique du bras gauche et une dyspnée sans anomalie auscultatoire. La biologie mettait en évidence une hyperleucocytose maligne à 170 G/L, dont 165 G/L neutrophiles, une anémie à 9,4g/dL, un syndrome inflammatoire biologique avec une CRP à 187mg/L et un taux de procalcitonine à 0,8μg/L. L’angioscanner thoracique montrait un « lâcher de ballons » métastatique ainsi qu’une infiltration ganglionnaire majeure hilaire et axillaire gauche, sans foyer infectieux ni embolie pulmonaire. Devant l’association de l’hyperleucocytose à polynucléaires neutrophiles>50 G/L d’apparition brutale, de la dyspnée, du mélanome métastatique évolutif et de l’absence d’argument pour une infection aiguë, le diagnostic de syndrome leucémoïde était retenu. Compte tenu de l’altération majeure de la patiente, aucune exploration médullaire n’était réalisée et une prise en charge palliative était instaurée (oxygénothérapie, corticothérapie, antalgiques et anxiolytiques). La patiente décédait à j4 du diagnostic.
Discussion |
Le syndrome leucémoïde est défini par une hyperleucocytose supérieure à 30 ou 50 G/L selon les définitions. Il est classiquement associé aux leucémies, carcinomes pulmonaires, digestifs ou rénaux (paranéoplasique), facteurs de croissance des polynucléaires et infections. Sa gravité est respiratoire et neurologique. Le traitement est étiologique et symptomatique, avec la réalisation de leucaphérèses (technique qui consiste à prélever les leucocytes dans le sang). Nous avons trouvé dans la littérature 2 cas de syndrome leucémoïde avec hyperleucocytose à polynucléaires neutrophiles associés à un mélanome métastatique.
Conclusion |
Nous rapportons le troisième cas de réaction leucémoïde paranéoplasique associée à un mélanome métastatique. Il convient de rester vigilant devant une élévation inhabituelle des leucocytes chez des patients avec mélanome métastatique, bien que cette atteinte soit rare.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Hyperleucocytose, Syndrome leucémoïde, Mélanome, Paranéoplasique
Plan
Vol 142 - N° 12S
P. S655 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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