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Étude de la survenue de métastases cérébrales sous traitement par ipilimumab de mélanomes métastatiques - 27/11/15

Doi : 10.1016/j.annder.2015.10.490 
C. Frenard 1, , L. Peuvrel 1, M. Saint-Jean 1, A. Brocard 1, J.-M. NGuyen 2, A. Khammari 1, G. Quereux 1, B. Dreno 1
1 Dermatologie, CHU de Nantes, France 
2 Biostatistiques, CHU de Nantes, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le mélanome est le troisième cancer donnant le plus de métastases cérébrales (5 à 10 %), derrière le cancer du poumon (40 à 50 %) et le cancer du sein (20–30 %). Le pronostic est très péjoratif en cas d’atteinte cérébrale, avec une survie globale inférieure à 9 mois. Jusqu’à maintenant, le traitement des mélanomes avec métastases cérébrales était basé sur la chimiothérapie par fotemustine ou par temozolomide. Des études récentes ont montré que l’ipilimumab (anti-CTLA4) aurait une efficacité sur les métastases cérébrales, ouvrant de nouvelles perspectives de traitement. Cependant, à ce jour aucune étude n’a étudié la survenue de métastases cérébrales sous traitement par ipilimumab.

Patients et méthodes

Nous avons réalisé une étude rétrospective sur 46 patients traités par ipilimumab, 4 cures de 3mg/kg à 3 semaines d’intervalle, pour des mélanomes de stade III inopérable ou de stade IV entre janvier 2011 et juillet 2013 dans le service de dermato-oncologie du CHU de Nantes. Les critères de jugement principaux retenus pour cette étude étaient le pourcentage de survenue de métastases cérébrales sous ipilimumab et la survie globale des patients. Les critères secondaires étaient l’identification de critères cliniques, histologiques ou évolutifs en lien avec l’apparition des métastases. La fréquence d’apparition des métastases cérébrales sous ipilimumab était comparée à celle des patients traités par vemurafenib entre novembre 2010 et novembre 2013 dans le même service.

Résultats

Neuf patients sur 46 ont développé des métastases cérébrales sous ipilimumab, soit un taux de 21,7 % avec un délai médian d’apparition de 3,5 mois à partir du début du traitement. La survie globale après développement des métastases était de 2,1 mois (0,66–4,07). L’analyse multivariée a montré que les mélanomes de type acro-lentigineux et de primitif inconnu étaient moins à risque de développer des métastases cérébrales (p respectivement 0,03 et 0,004). La fréquence des métastases cérébrales dans le groupe traité par ipilimumab n’était pas différente de celle dans le groupe traité par vemurafenib après ajustement sur le sexe et l’âge (29,9 %, p=0,41).

Discussion

Le pourcentage de patients développant des métastases cérébrales varie dans la littérature de 6,9 à 40 % ; il est donc difficile d’évaluer un éventuel effet de l’ipilimumab sur la survenue des métastases cérébrales. Notre étude, bien que rétrospective, permet de comparer l’effet sur la survenue des métastases cérébrales pour 2 nouveaux traitements du mélanome de stade IV. Il n’a pas été montré d’effet protecteur de l’ipilimumab sur l’apparition de métastases cérébrales en comparaison au vemurafenib.

Conclusion

Il s’agit de la première étude sur la survenue de métastases cérébrales après traitement par ipilimumab. L’ipilimumab ne semble pas diminuer le risque de survenue de métastases cérébrales alors que paradoxalement il est proposé comme traitement des métastases cérébrales.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Incidence, Ipilimumab, Métastases cérébrales


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Vol 142 - N° 12S

P. S656 - décembre 2015 Retour au numéro
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