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Mécanismes des variations de la charge allélique de NRASQ61 dans le mélanome - 27/11/15

Doi : 10.1016/j.annder.2015.10.492 
Z. Hélias-Rodzewicz 1, 2, , E. Funck-Brentano 1, 3, U. Zimmermann 2, N. Terrones 1, 2, J.-F. Emile 1, 2, P. Saiag 1, 3
1 EA4340, biomarqueurs en cancérologie et onco-hématologie, université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines 
2 Service de pathologie, hôpital Ambroise-Paré, Boulogne-Billancourt, France 
3 Service de dermatologie, hôpital Ambroise-Paré, Boulogne-Billancourt, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Une mutation activatrice d’un seul allèle d’un oncogène (mutation hétérozygote) est suffisante à l’oncogenèse. Cependant, une plus grande quantité d’allèles mutés que la quantité d’allèles sauvages (charge allélique) a été observée dans des tumeurs avec mutations d’oncogènes et pourrait avoir un impact pronostique. Nous avons précédemment montré que dans le mélanome muté BRAFV600E la charge allélique de BRAF varie, avec 19 % de mélanomes dits « homozygotes » (> 60 % d’allèles mutés), le plus souvent en rapport avec une polysomie du chromosome 7. L’objectif de cette étude était d’évaluer la variabilité de la charge allélique de NRASQ61 dans les mélanomes cutanés et d’en étudier les mécanismes.

Patients et méthodes

Quantification de la charge allélique des mutations NRASQ61 par pyroséquençage à partir d’ADN extrait d’échantillons de mélanomes non mutés BRAF. Hybridation in situ en fluorescence (FISH) sur tissue micro-arrays avec sondes spécifiques de NRAS et d’une région de 1p32.2. Analyses des caractéristiques anatomo-cliniques et du suivi des patients mutés NRAS.

Résultats

Sur 242 échantillons (205 patients) analysés en pyroséquençage, 231 étaient quantifiables, dont 111 mutés NRASQ61, chez 92 patients (1 à 5 prélèvements par patient). Nous avions les données cliniques pour 74 patients. Parmi les cas mutés, 28 % étaient homozygotes : Q61R (n=21), Q61K (n=7), 6 % Q61L (n=2), Q61H (n=1). La FISH, réalisée sur 57 cas, a montré que les cas mutés NRAS, homozygotes (n=14) et hétérozygotes (n=25) respectivement, avaient : une monosomie de NRAS (29 % et 28 %), une disomie 1p (36 % et 44 %), une amplification ou un gain de NRAS (21 % et 4 %), et une polysomie 1p (14 % et 24 %) ; 82 % des cas non mutés NRAS (n=11) étaient disomiques. Les mélanomes primitifs mutés NRAS étaient majoritairement de type SSM (46 %) ou nodulaire (38 %), souvent ulcérés (42 %). Aucun critère au moment du diagnostic ne différenciait les patients avec des prélèvements homo- ou hétérozygotes : âge moyen, sexe, type histologique, Breslow, présence d’ulcération ou de mitoses>1/mm2, stade AJCC. L’évolution de la maladie (survie sans récidive, survie globale), tous traitements confondus, n’était pas différente dans les deux groupes.

Discussion

Les mélanomes mutés NRAS sont plus souvent homozygotes que ceux mutés BRAF. L’homozygotie NRAS avec monosomie (29 %) pourrait être liée à une perte de l’allèle sauvage, et l’homozygotie NRAS avec disomie (36 %) pourrait résulter d’un mécanisme de perte d’hétérozygotie à copie neutre. La polysomie est nettement moins fréquente (14 %) que dans l’homozygotie BRAF. La charge allélique ne semble pas être un facteur pronostique des mélanomes mutés NRAS.

Conclusion

Les mécanismes d’homozygotie des mutations NRAS sont différents de ceux de BRAFV600E. On suppose une perte fréquente de l’allèle sauvage, souvent associée à un gain d’allèle muté (perte d’hétérozygotie à copie neutre).

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Homozygotie, Mélanomes, NRAS


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Vol 142 - N° 12S

P. S657 - décembre 2015 Retour au numéro
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