Limitation et arrêt des thérapeutiques dans le mélanome métastatique du sujet jeune - 27/11/15
Résumé |
Introduction |
Le mélanome est la tumeur cutanée la plus fréquente chez l’adulte âgé de 15 à 39ans. Bien que sa prise en charge soit marquée par l’émergence de nouvelles molécules, la survie reste faible dans les stades métastatiques ; la cancérologie dermatologique occupe une place grandissante dans l’activité des services de dermatologie hospitalo-universitaires. Le but de cette étude est d’étudier les décisions de limitation ou d’arrêt des thérapeutiques (LAT) chez les sujets de moins de 40ans atteints de mélanomes stade IV (cas), et de les comparer avec une population de plus de 65ans (témoins), en les appariant sur les sites métastatiques.
Patients et méthodes |
Nous avons étudié rétrospectivement les dossiers des malades suivis pour un mélanome stade IV dans le service de dermatologie du CHU de Lille et décédés du 1er janvier 2010 au 1er janvier 2015. Nous avons recueilli pour chaque malade les données démographiques, les lignes thérapeutiques proposées, les décisions de LAT et le recours à l’équipe des soins palliatifs.
Résultats |
Le nombre de malades de moins de 40ans décédés dans le service était de 21 pendant la période de l’étude, avec un âge médian de 26ans au moment du diagnostic de mélanome et de 29 lors de l’évolution métastatique. Tous ont progressé vers une atteinte multi-viscérale dans un délai moyen de 28 mois. Les traitements entrepris étaient plus agressifs chez les sujets jeunes que chez les sujets âgés, avec un nombre de lignes thérapeutiques plus élevé de manière significative. Un traitement radio-chirurgical des localisations secondaires cérébrales était plus souvent effectué chez les sujets jeunes, mais non significativement (38 % des cas contre 14,3 % des témoins). L’ensemble des cas ont bénéficié d’une prise en charge par l’équipe mobile des soins palliatifs (ESP). Les décisions de LAT portaient sur : l’arrêt d’une chimiothérapie, arrêt des bilans d’extension, antalgie par palier 3 ou encore l’analgésie, et étaient comparables dans les deux groupes.
Discussion |
Face à un sujet jeune en situation d’échappement thérapeutique, il est difficile pour le praticien de ne pas proposer de nouvelles lignes, notamment devant la multiplicité des nouveaux essais. L’équipe de soins palliatifs a une place capitale dans l’aide à cette prise de décision. L’équipe de Temel et al. a étudié l’effet d’une intervention des soins palliatifs dès le début de la prise en charge des patients atteints de carcinome bronchique à petites cellules, et a mis en évidence une diminution des symptômes dépressifs et une diminution du recours aux soins agressifs en fin de vie, avec comme conséquence une augmentation de la qualité de vie.
Conclusion |
En pratique, la prise de décision concernant de LAT chez un patient jeune n’est pas facile ; la collégialité et l’interdisciplinarité doivent être des priorités pour ne pas être seul pour décider dans ces situations complexes.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Mélanome, Palliatif, Sujet jeune
Plan
Vol 142 - N° 12S
P. S658 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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