Dans le mélanome métastatique, les localisations cérébrales concernent 50 à 80 % des patients. Elles sont peu accessibles aux traitements actuels. Les inhibiteurs de PD-1 sont de nouveaux inhibiteurs de checkpoints immunologiques. Il y a peu de données sur l’efficacité intracrânienne ou leptoméningée. Nous rapportons le cas d’une patiente présentant un mélanome métastatique avec localisations intracrâniennes traité par inhibiteur de PD-1 avec efficacité objective du traitement.

Une femme de 45ans, ayant comme principal antécédent un syndrome des antiphospholipides traité par antivitamines K, présentait en 2010 un mélanome du tronc de type SSM, Clark III, Breslow 1mm, ulcéré traité par chirurgie avec marges de 2cm associée à une exérèse de ganglion sentinelle négative. L’évolution était marquée par la découverte de métastases hépatiques, surrénaliennes, ganglionnaires et sous-cutanées en septembre 2014. Devant la présence d’une mutation BRAF V600E, un traitement par inhibiteur BRAF V600 était décidé en réunion de concertation pluridisciplinaire. En mars 2015, une évolutivité scannographique était constatée avec progression des lésions hépatiques et apparition de multiples localisations osseuses. Un traitement de seconde ligne par inhibiteur PD-1 dans le contexte de l’ATU nominative était proposé. Après 4 semaines de traitement, la patiente présentait une altération de l’état général, de multiples douleurs osseuses mal contrôlées et un syndrome confusionnel faisant réaliser une IRM cérébrale. Il était constaté un épaississement méningé avec extension osseuse de la région temporopariétale droite et frontale gauche. Malgré cette aggravation clinique et radiologique, la poursuite du traitement était décidée. Après 2 semaines, l’état général était amélioré, les douleurs avaient régressé, le syndrome confusionnel était amendé. En mai 2015, après 6 injections de l’inhibiteur de PD-1, l’évaluation par IRM cérébrale et TEP scanner montrait une amélioration globale de la maladie avec régression objective de la majorité des cibles et régression partielle>50 % de la lésion leptoméningée. Le traitement était maintenu.

Nous rapportons le cas d’une patiente avec localisation secondaire leptoméningée de mélanome ayant présenté une réponse objective intracrânienne après traitement par inhibiteur de PD-1. Il n’existe actuellement aucune donnée rapportant une potentielle efficacité des inhibiteurs de PD-1 sur les localisations intracrâniennes. Cependant une efficacité des inhibiteurs des checkpoints immunologiques est possible et a été documentée avec les inhibiteurs du CTLA-4.

Ces données plaident en faveur de projets d’évaluation de l’efficacité spécifique des inhibiteurs de PD-1 sur la maladie métastatique intracrânienne.