Les développements novateurs de la télémédecine appellent des éclaircissements dans le domaine de la gériatrie. La télémédecine dite « gériatrique » présente-t-elle des spécificités ? En l’état des actions entreprises, elle reste immergée dans un entrelacs de contraintes matérielles alors que sa mise en œuvre devrait s’intégrer dans les stratégies efficientes du « vieillissement réussi ». À ce titre, la démarche qualité doit être au cœur des préoccupations.

La démarche qualité associe des objectifs et des indicateurs en termes d’amélioration des pratiques. Elle implique des évaluations et des audits, méthodiques et indépendants. L’élaboration de modèles professionnels, organisationnels et économiques doit être mobilisée, sous forme de référentiels et de recommandations.

La prise en compte des personnes âgées ainsi que des pratiques médicales correspondantes et leurs mises en réseau pluridisciplinaire favorisent l’adéquation des soins prodigués (par exemple, en matière de prévention, d'iatrogénie, de maladies chroniques et leur suivi, de bilan bucco-dentaire). Les actions de déploiement de la télémédecine sont légitimes en termes de régulation de l’exercice médical mais prennent la forme de nombreuses initiatives disparates et de procédures lourdes, technocratiques et chronophages, dans un contexte de compression publique budgétaire et d’optimisation des ressources.

Des mesures concrètes et de simplification doivent être mises en œuvre en matière de télémédecine gériatrique, de façon systématique, en termes d’études, d’expertise, d’assistance et de formation, sous forme interdisciplinaire et professionnelle, afin de satisfaire la démarche qualité.

Dr Isabelle Hauger, Médecin coordinateur en EHPAD, et Me Alain Garay, avocat au barreau de Paris, respectivement présidente et secrétaire général de « Télémédecine gériatrique en EHPAD et maison de santé – TGEM ».