L’ostéosynthèse des fractures du radius distal par plaque palmaire verrouillée est présentée comme une avancée majeure et récente. Pourtant plusieurs articles font état de complications fréquentes qui peuvent modérer cette tendance. Nous avons voulu recenser les complications que nous rencontrons dans notre pratique.

Toutes les fractures fraîches traitées dans notre unité spécialisée en 2012 et 2013 ont été colligées, soit 365 poignets chez 365 patients. Ont été exclus 19 traitements orthopédiques, 35 autres traitements chirurgicaux, 25 perdus de vue et 2 patients décédés. Les complications peropératoires et postopératoires ont donc été étudiées chez 284 patients pendant une période de 2ans. Le recul moyen était de 6 mois. Une liste exhaustive de toutes les complications possibles au sens large (ostéoarticulaires, tendineuses, nerveuses et vasculaires sans oublier l’algodystrophie) a été établie.

Nous recensons 67 complications, soit 23 %. Parmi elles, 22 ont conduit à une réintervention (dans 18 cas, une ablation de matériel a été pratiquée dans le même temps). Au cours de la même période et au total, 128 patients (45 %) ont bénéficié d’une ablation de matériel même en l’absence de complications. Nous avons recensé 24 (8 %) algodystrophies, 11 (4 %) syndromes carpien postopératoires dont 4 décompensations avérées d’un état antérieur connu, 1 rupture de tendon extenseur, 1 rupture de tendon fléchisseur, 6 désaxations carpiennes (2 VISI+4 DISI), 2 espaces scapho-lunaires supérieurs à 3mm, 6 instabilités radio-ulnaires distales, toujours en direction dorsale, 7 (2 %) déplacements secondaires, 9 (3 %) protrusions intra-articulaires d’une des vis, 12 (4 %) plaques saillantes.

Cette analyse d’une série monocentrique sur une période de 2ans, révèle un taux de complications comparable à celui de la littérature, c’est-à-dire environ 25 %. Toutefois, le nombre de complications sérieuses ayant conduit à une réintervention s’établit à 8 %. Ceci nous semble devoir modérer les taux de complications parfois très importants que l’on retrouve dans certaines séries. En particulier, nous n’avons pas retrouvé un taux important de rupture des tendons, ni du côté des extenseurs, ni du côté des fléchisseurs.