Fasciite nodulaire de la main – à propos d’un cas de présentation atypique - 04/12/15
Résumé |
Introduction |
La fasciite nodulaire est une tumeur bénigne des tissus mous dont la physiopathologie et le traitement restent controversés. S’il est fréquent de l’observer au niveau de l’avant-bras, la localisation à la main est exceptionnelle avec moins de trente cas décrits dans la littérature. Nous rapportons un cas de fasciite nodulaire touchant les fléchisseurs des doigts à l’origine d’une symptomatologie de poignet à ressaut.
Cas clinique |
Il s’agit d’un homme de 37ans sans antécédent notable qui a consulté en raison de phénomènes de blocage en flexion du 3e doigt de la main droite avec un ressaut situé au niveau du poignet. L’échographie et l’IRM ont mis en évidence une tumeur située sur le tendon fléchisseur du 4e doigt en regard du canal carpien et évoquant en premier lieu une tumeur à cellules géantes. Une exérèse chirurgicale de la tumeur associée à une section du retinaculum des fléchisseurs a été réalisée sous anesthésie régionale.
L’examen anatomopathologique a conclu à une fasciite nodulaire. Les suites opératoires ont été simples sans signe de récidive à un an de recul.
Discussion |
La fasciite nodulaire est une tumeur bénigne fréquemment observée dans les tissus sous-cutanés de l’avant-bras. Elle ne serait qu’une réaction inflammatoire secondaire à des traumatismes itératifs pour certains auteurs. Sur le plan histologique, la fasciite nodulaire peut être confondue avec un sarcome des tissus mous ; cette confusion pouvant être à l’origine de gestes chirurgicaux mutilants.
La localisation à la main est rare voire exceptionnelle et se présente le plus souvent comme une masse généralement indolore. L’imagerie est peu spécifique et parfois inquiétante. Une symptomatologie de poignet à ressaut n’a apparemment jamais été décrite.
Le traitement de la fasciite nodulaire est sujet à controverses : certains auteurs prônent l’attentisme, éventuellement après avoir réalisé une biopsie diagnostique, d’autres une excision large éventuellement mutilante. Très récemment, Al Qattan a rapporté une série de 4 patients qu’il a traités par une excision préservant les « structures vitales » de la main. Il n’a observé aucune récidive à 3ans de recul malgré une exérèse incomplète sur le plan anatomopathologique.
Conclusion |
Même rare, la localisation de la fasciite nodulaire à la main mérite d’être connue. Une exérèse diagnostique et thérapeutique épargnant les structures vitales constitue probablement la meilleure méthode de traitement. L’examen histologique doit être réalisé par des anatomopathologistes expérimentés pour éviter un diagnostic erroné de sarcome avec des conséquences potentiellement dramatiques.
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Vol 34 - N° 6
P. 383 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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