L’anesthésie pour missions humanitaires pédiatriques a pour cadre des pays en voie de développement avec une carence du système de santé. On distingue trois principaux modèles de missions : missions de substitution, de formation ou de partenariat avec jumelage de 2 hôpitaux. L’envie de s’engager dans des projets d’aide humanitaire répond le plus souvent à des motivations complexes qu’il s’agit de bien clarifier avant de partir. Ces missions se déroulent très souvent dans des conditions précaires liées à une situation de pénurie en personnels soignants, en agents anesthésiques et en matériels, et donc bien éloignées de notre pratique quotidienne. Les agents anesthésiques disponibles sont souvent « d’anciens produits ». Le manque d’expérience et la méconnaissance des règles d’utilisation de ces produits peuvent aggraver une situation déjà précaire. Une bonne préparation de ces missions adaptée à la situation locale et la formation des personnels soignants locaux sont nécessaires pour contribuer à l’amélioration de la sécurité anesthésique pédiatrique dans les pays en voie de développement.

Providing safe and effective paediatric anaesthesia during humanitarian missions in developing countries is a challenge. These missions can be substitutive, educative or the result of a partnership between two hospitals, one in the north and the other in the south. Each model has its own advantages but the last two are more efficient on the middle- and long-term. This paper describes the many personal, professional and technical points that need to be addressed when preparing a humanitarian anaesthetic mission. We need to know ourselves, to be in good health, to be able to work in a difficult or destabilizing environment and also to remain respectful and patient with our local helpers. These missions are necessary to improve the care of children today and to prepare the future in developing countries.