Les conséquences des changements récents des conditions de la fin de vie militent pour un changement de paradigme autorisant dans notre société la possibilité d’un choix du moment et de la manière de sa propre mort pour toute personne en fin de vie. L’analyse de la situation est effectuée à partir d’un constat sur la législation française actuelle concernant le droit des malades (Code de la santé publique) et sur les débats très intenses ouverts depuis 2012 en France. Une typologie des situations de fin de vie est proposée, distinguant limitation et arrêt de traitement, accompagnement des personnes en train de mourir et demandes d’aide active à mourir. Des évolutions importantes sont en cours concernant la prise en charge de la fin de vie. Certaines évolutions sont l’objet d’un large consensus. Mais des divergences profondes existent concernant les demandes d’assistance à mourir. Cependant un changement de culture émerge dont les conséquences pourraient être la fin du tabou d’accepter, puis de donner la mort, surtout si elle est demandée formellement et fermement par le patient. En conclusion, l’essai appelle à un changement législatif correspondant à une demande sociale profonde de notre société actuelle.

The recent changes in the conditions of the end of life have consequences which militate in favor of a paradigmatic change in our society to permit any person to choose the moment and the manner to end its own life. The situation is analysed from the point of view of the actual French legislation concerning the rights of the sick persons as well as the very intense debate in France around the subject since 2012. A typology of end of life situations is proposed on the distinction between limiting and stopping cure treatments, care giving to dying patients and demand for assistance to die. Important evolutions are coming for end of life care. A large consensus is observed for many of them. But deep divergences are expressed about medical assistance to die. Nevertheless a cultural change is emerging which consequences might be the acceptation of the end of the taboo to accept and to give death, mostly if it is a formal and firm demand of the patient himself. To conclude, this essay calls for a law corresponding to a deep social demand of our present society.