Introduction > L’objectif de cette étude était de connaître l’état d’esprit des décideurs hospitaliers universitaires quant à la communication sur la qualité des soins dans les établissements de santé et à leur volonté de la favoriser.

Méthodes > Une enquête d’opinion a été réalisée en octobre 2004 via un questionnaire adressé par courrier à 128 professionnels de la santé représentant les directions de tous les centres hospitaliers universitaires (CHU). La construction du questionnaire a reposé sur nos objectifs : rapidité de réponse des sondés (questionnaires de moins de 2 pages), neutralité (questionnaire à questions ouvertes et permettant des réponses à choix multiples), cohérence des réponses et identification des idées et/ou raisonnements, anonymat.

Résultats > Sur 128 questionnaires envoyés le 7 octobre 2004, 44 questionnaires ont été renvoyés le 20 novembre 2004 par 18 directeurs généraux, 8 présidents de commission médicale d’établissement, 12 doyens de facultés de médecine, 6 responsables de l’information médicale. Le taux de réponse était de 34 %. À la question de savoir si les publications, portant classement des établissements de santé, répondaient à une attente légitime de la population d’information et de transparence, les réponses des professionnels étaient à 82 % affirmatives. Tous les répondeurs ont contesté le fait que ces publications constituaient une information compréhensible du grand public car issues d’exploitation de données d’activité ne permettant pas d’apprécier la qualité, la performance, la sécurité ou l’expertise. Le critère du volume d’activité peut être qualifié de reconnu et validé.

Conclusion > Une véritable “spécialité de l’exploitation des données hospitalières“ doit se construire pour valider des publications portant classement des établissements de soins. Ces publications ne sont compréhensibles que par un public de professionnels avertis qui dénonce massivement les exploitations des données telles qu’elles sont faites et les carences méthodologiques de la presse grand public.

Introduction > For the past eight years, the Ministry of Health has released information about the services and quality of care in public hospitals, in response to the increasing concern about hospital performance expressed by patient associations. The press publishes hospital ratings based on this information. This survey asked hospital administrators about their views of communication on this topic.

Methods > This survey, conducted from 7 October through 20 November 2004, sent a two-page open questionnaire to a variety of hospital executive personnel — medical directors, chief administrators, medical school deans, and public information officers — to determine their views on this subject.

Results > The response rate was 34%. Without contesting either the legitimacy of the expectation for information or the transparency owed to patients, health professionals expressed the need to know in advance the “rules of the game” and the methodology of the rating techniques to be used. Most reported few changes in their professional behavior due to these publications, the methodology and criteria of which they contested. They suggested changes including different criteria and indicators for the rating, the ability to contest the conclusions drawn from the PMSI data, and the need for preliminary work to define criteria by working groups composed of physicians, other professionals, and even those outside the health field. On the other hand, only half were willing to participate in such a working group.

Conclusion > These hospital managers see a need for specialists in the analysis of hospital data, who can clarify the meaning of the statistics and improve the public’s understanding of them, now shaped by the mass media’s failure to provide meaningful analysis.