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“Boire moins c’est mieux“ - 01/03/08

Doi : PM-05-2006-35-5-C2-0755-4982-101019-200603796 

Philippe Michaud [1],

Anne-Violaine Dewost [1],

Patrick Fouilland [2]

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Points essentiels

Au-dessus de 210 g par semaine, chez l’homme, de 140 g chez la femme, la consommation d’alcool représente un facteur de risque en population générale. En dehors de situations de risque spécifique (par exemple la grossesse, un traitement interférant avec l’alcool, la conduite de machines, le passé d’alcoolodépendance) où l’abstinence est recommandée, la consommation au-dessous de ces seuils (représentant respectivement 3 et 2 verres par jour en moyenne) est à faible risque. Au-dessus de ces seuils, la fréquence des pathologies secondaires (principalement cancers, troubles cardiovasculaires, neurologiques, hépatogastro-entérologiques) contribue à la réduction de l’espérance de vie chez le buveur.

Le repérage précoce des consommations excessives d’alcool est le seul moyen d’éviter la morbimortalité associée en l’absence de dépendance. Les soignants identifient encore trop souvent “problèmes liés à l’alcool” et “alcoolisme”. La moitié de la mortalité liée à l’alcool concerne pourtant des non-dépendants. Pour conseiller les consommateurs excessifs et les aider à réduire leur consommation, et le risque qui en découle, il faut les repérer précocement.

L’intervention brève est une pratique de conseil aisée à acquérir. Quand elle est pratiquée à bon escient (chez un consommateur excessif sans dépendance), une intervention brève dure 10 minutes, comprend des aspects d’information, de motivation et de conseil comportemental. Elle s’acquiert en 2 soirées, et est immédiatement transposable dans la pratique quotidienne.

L’intervention brève est efficace. Une intervention brève amène une réduction de la consommation en dessous des seuils de risque dans 10 à 50 % des cas. Elle peut être pratiquée indifféremment par tout soignant formé, en soins primaires comme à l’hôpital ou en médecine de prévention.

Les outils de repérage et d’intervention sont disponibles. Deux questionnaires de repérage sont validés en français, l’AUDIT (auto-questionnaire) et le FACE (hétéroquestionnaire). Les modalités et la philosophie des interventions sont définies et validées, des formations sont disponibles pour tous les soignants désirant assimiler cette pratique.

Une recherche-action originale débouchant sur un effort de santé publique inédit. L’OMS, l’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie et les instances responsables de la santé publique ont porté le programme expérimental “Boire moins c’est mieux” qui avait pour objet l’adaptation des outils OMS du repérage précoce et de l’intervention brève (RPIB) aux conditions françaises d’exercice de la médecine. La recherche-action a été menée en lien étroit avec ses destinataires (en premier lieu les généralistes), elle a contribué à définir les conditions de la diffusion du RPIB en France. Ses conclusions sont aujourd’hui reprises par les autorités sanitaires pour lancer une stratégie nationale de formation.

“Drinking less is better“

Combining early identification and brief intervention for patients at risk

Above 210 grams a week in men and 140 grams a week in women, alcohol consumption is a risk factor for avoidable mortality in the general population. Beyond specific risk situations (for example, pregnancy, medication that interferes with alcohol, operating machinery, or a history of alcohol-dependence) in which abstinence is recommended, consumption of levels below these thresholds (which represent respectively an average of 3 and 2 drinks a day) involves little risk. Above these thresholds, the frequency of secondary disease (principally cancers and cardiovascular, neurologic, hepatologic, and gastroenterologic disorders) contributes to reducing life expectancy in drinkers.

Early identification of excessive but not dependent alcohol consumption is the only means of avoiding the morbidity and mortality associated with drinking. Health providers too often confound alcoholism with alcohol-related problems. Half of the deaths associated with alcohol, however, concern people who are not dependent on it. Excessive drinkers must be identified early if they are to be counseled and helped to reduce their consumption.

The brief intervention is a counseling practice easy to learn. When practiced wisely (in people who drink to excess but are not alcohol-dependent), this brief intervention takes 10 minutes and provides information, motivational and behavioral counseling. It can be learned in two evenings and is immediately transposable into daily practice.

The brief intervention is effective. It leads to a reduction in consumption below the risk thresholds in 10-50% of cases. Any trained care giver in primary care, hospital, or preventive medicine can provide it.

Tools for identification and intervention are available. Two screening questionnaires have been validated in French, the AUDIT (a self-administered questionnaire) and the FACE (a questionnaire completed by the doctor). The procedures and philosophy of interventions are defined and validated, and training is available for all providers who want to acquire this practice.

This original research activity leads to a new public health effort. WHO, the national association for prevention of alcoholism and addiction, and various public health agencies have developed the experimental program "Drinking less is better", intended to adapt WHO tools for early identification and brief intervention (EIBI) to French medical practice. This research-activity was conducted in close association with its targets (especially general practitioners) and has contributed to defining the conditions for the diffusion of this EIBI in France. Based on its conclusions, the health authorities have launched a national training strategy.


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Vol 35 - N° 5-C2

P. 831-839 - mai 2006 Retour au numéro
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